L’insertion des personnes handicapées dans notre société reste encore bien laborieuse. Ainsi la loi votée jeudi à l‘unanimité à l’assemblée, devrait permettre aux 10 000 personnes recensées en Polynésie d’être mieux assimilées. Et pour accélérer cette intégration, le regard doit déjà changer, comme le rappelle Virginie Bruant, rapporteuse de la délibération : « L’âme de ce texte c’est de dire, aujourd’hui ce n’est pas ‘un handicapé’. Il faut arrêter de dire ‘tiens, c’est un handicapé »‘. Non, ce n’est pas un handicapé, c’est une personne avant tout »
Ce texte vise également à offrir une meilleure accessibilité dans les lieux recevant du public. Un impératif pour permettre à ces personnes d’évoluer en toute autonomie. Une autonomie essentielle pour l’accès à l’emploi. Et avec un taux d’insertion d’environ 1,5% de personnes en situation de handicap dans le privé et l’administration, on est bien loin des 4% imposés. Aujourd’hui plus de 200 personnes seraient en attente d’un emploi : « je ne vous cache pas qu’on est largement en dessous, admet Edouard Fritch. Nous en avons pris mais nous n’avons pas atteint le taux. Et c’est la raison pour laquelle j’ai profité de ces Duo days pour essayer de faire venir, d’offrir la possibilité à des handicapés de rester un jour, deux jours dans notre administration. Et puis en fin de compte, les jauger parce que je suis très surpris des fois. Je l’ai fait à Pirae, nous avons gardé des handicapés qui étaient en situation d’essai. On les a gardé parce que quelque part ils ont des dons. »
Pour prouver leur abnégation à s’insérer, la fédération Te Niu o te Huma et la fédération Polynésienne des Sports Adaptés et Handisport ont organisé la Journée Internationale des Personnes Handicapées à Aorai Tini Hau. De nombreuses activités terrestres et maritimes ont été proposées. Une bulle d’oxygène pour ces enfants et jeunes adultes visiblement submergés de bonheur. Une joie partagée par leur ambassadeur Philippe Croizon. L’homme aux mille défis qui milite au quotidien pour casser les barrières. Des cloisons qu’il a su briser une nouvelle fois lors de la traversée entre Tahiti et Moorea réalisée le week-end dernier. « On a nagé ensemble. Au début, les jeunes Tahitiens faisaient un peu les foufous (…) Au milieu, la cohésion a commencé à se faire. Et quand on est arrivé de l’autre côté : tout le monde s’est enlacé. Il y en a qui pleurait et les jeunes tahitiens ont dit ‘on a été fiers de nager avec eux’. (…) Il est là le message : le vivre ensemble il est là. On est arrivé au bout et tout le monde s’est enlacé. Au début on avait peur et à la fin tout le monde s’est enlacé. On l’a fait ensemble. »
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Un message d’espoir qui on l’espère fera changer le regard de notre société.