La rencontre prévue ce lundi entre les partenaires sociaux et le gouvernement aura finalement lieu demain après-midi. Il sera question des dispositifs d’aide aux salariés et aux entreprises.
Au préalable, les centrales syndicales, elles, ont fait le point, ce lundi matin, sur leurs revendications et propositions. Patrick Galenon, secrétaire général du principal syndicat de salariés, la CSTP FO, s’en fait le porte-parole : « Nous avons des propositions communes notamment pour les salariés qui paient un lourd tribu de ce confinement. Il y a beaucoup de sociétés qui sont en perdition, notamment dans le tourisme, et nous avons des propositions à faire au gouvernement pour essayer de limiter les dégâts. On pourrait éventuellement développer les économies endogènes. Il y a des hôteliers qui veulent attendre le déblocage à l’international alors que nous, on souhaiterait d’abord développer le tourisme local pour sauver nos entreprises en attendant »
À l’issue de la table ronde de ce matin, les organisations ont formulé une liste de propositions : « Nous avons une stratégie que nous présenterons demain au gouvernement. Il en aura la primeur. Une grande partie des propositions sera faite en commun avec le patronat. Il était important qu’on dialogue entre nous au préalable. On doit être attentifs à ne pas créer de déséquilibres. Le patronat et nous sommes inquiets »
– PUBLICITE –
L’annonce de la cessation de paiement de Tahiti Nui Travel, préoccupe les syndicats. Mais c’est l’ensemble du secteur du tourisme qui est fragilisé. « On est inquiets. Plusieurs entreprises veulent déposer le bilan. Pour certaines, on pense que c’est tactique. Lorsqu’on a obligé les gens à aller en congés, ça a vidé les caisses d’entreprises qui ont été obligées de payer, et qui à présent, se retrouvent sans argent pour payer le reste de leurs frais. Il y a aussi malheureusement certaines entreprises qui font peut-être du chantage au licenciement. Il faut que nous fassions attention. Nous sommes dans une période difficile. »
Lire aussi : Tahiti Nui Travel en cessation de paiement
L’ex-ministre des Finances Nuihau Laurey a estimé dans une interview à nos confrères de Radio 1 que les mesures prises par le gouvernement « ne sont pas à la hauteur des enjeux actuels » et « que le Pays doit impérativement lancer un emprunt d’envergure et se donner les moyens d’intervenir massivement pendant au moins une année« .
Pour Patrick Galenon, « Il a en partie raison, notamment sur l’évaluation de l’intensité de notre crise. Est-ce qu’il faut faire un emprunt massif ? C’est toute la problématique ».
Une caisse chômage en Polynésie, une « demande forte » des salariés
Parmi les mesures de crise abordées avec le Pays, mardi après-midi, Patrick Galenon compte à nouveau soulever la question de la mise en place d’une caisse chômage au fenua. Est-ce réaliste ? « C’est une demande forte des salariés. Est-ce que le Pays et l’Etat sont enclin à l’ouvrir, on ne le sait pas. On va au moins en discuter. Il faut que les salariés qui ont définitivement perdu leur travail puissent se nourrir et nourrir leurs familles ».
Patrick Galenon est également Président du Conseil d’Administration de la CPS. Et l’avenir de la Caisse est lié à la santé des entreprises. Quelles sont les perspectives pour la CPS ? « Nous avons trouvé quelques pistes, et nous attendons ces solutions. Nous avons approché les banques locales pour un emprunt, et nous nous sommes aperçues qu’elles ne pouvaient pas nous accorder un emprunt à la hauteur que l’on souhaitait, alors nous nous sommes tournés vers l’Etat. D’après les échos que nous en avons, il semble que l’Etat fera un effort pour sortir la Caisse de ses difficultés. Effort sous forme d’emprunt à taux très bas. »