« Cette projection de population dépend des hypothèses de fécondité, de migration et de mortalité retenues », souligne en préambule l’ISPF. Mais à l’horizon 2030, « la part des plus âgés va continuer à progresser au détriment des plus jeunes ». Les plus de 60 ans devraient ainsi représenter 19 % à 20 de la population globale, soit une augmentation de 6 % sur dix ans. « Cette population atteindrait 54 000 personnes, soit 19 000 de plus qu’en 2018 », indique l’ISPF.
À l’inverse, « en 2030, une personne sur quatre seulement aura moins de 20 ans ». « L’accroissement exponentiel des plus âgés se réalise aux dépens des plus jeunes. En 2018, les moins de 20 ans constituent 31 % de la population. Selon l’hypothèse centrale, ils devraient être 26 % en 2030, soit 74 000 jeunes et une diminution de 13 % par rapport à 201 », précise l’Institut.
Or cette « modification structurelle de la population va engendrer une évolution forte des rapports de dépendance » : « En 2030, la Polynésie française comptera 30 jeunes de moins de 15 ans pour 100 personnes âgées de 15 à 59 ans, alors que ce ratio était de 35 en 2018. En parallèle, la pression démographique des personnes âgées de 60 ans et plus sur les 15- 59 ans augmente considérablement, le ratio passe de 19 en 2018 à 31 en 2030. Le rapport de dépendance général va donc lui aussi augmenter pour atteindre 61 personnes de moins de 15 ans ou de 60 ans et plus pour 100 personnes de 15-59 ans en 2030, il était de 54 en 2018 », analyse l’ISPF.
– PUBLICITE –
« Pour limiter cette augmentation du rapport de dépendance », l’Institut table sur l’immigration puisque « la fécondité n’aura pas d’impact direct » et que « la baisse significative de l’espérance de vie est très peu probable ».
« Si l’on souhaite conserver un rapport de dépendance stable entre les 15-59 ans et les 60 ans et plus sur la période 2018 à 2030, il faudrait (d’après les estimations) atteindre 102 000 personnes supplémentaires âgées de 15 et 59 ans en 2030 soit 8 500 par an », calcule l’Institut.
Reste que les projections ne sont pas des certitudes. L’ISPF revient sur celles réalisées en 2009. Elles « avaient estimé la population à 292 000 habitants en 2017. Or au dernier recensement effectué en 2017, la population légale est décomptée à 276 000 habitants. La différence par rapport aux projections s’explique par l’imprévisibilité de certains phénomènes. Ainsi, les tendances se vérifient : baisse de la fécondité, augmentation de l’espérance de vie et solde migratoire négatif. Mais elles se révèlent plus ou moins marquées ».
Mais « malgré ces écarts, les impacts envisagés sur la structure de la population se vérifient en 2017 : ralentissement de la croissance de la population, augmentation du nombre de personnes âgées de 60 ans et plus et baisse de la part des jeunes de moins de 20 ans », conclut l’ISPF.