Les Marquises veulent s’émanciper de Tahiti

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Nouvelle demande d’émancipation pour les Marquises : les 6 Hakaiki de l’archipel du Nord souhaitent la création d’un nouveau statut, celui d’une communauté d’archipel. Un cadre qui leur permettrait le transfert de compétences du Pays et des moyens financiers correspondant, vers la communauté. Une démarche qu’ils ont présenté jeudi matin au haut-commissaire et au président du Pays.

Publié le 27/10/2022 à 19:35 - Mise à jour le 28/10/2022 à 11:06

Nouvelle demande d’émancipation pour les Marquises : les 6 Hakaiki de l’archipel du Nord souhaitent la création d’un nouveau statut, celui d’une communauté d’archipel. Un cadre qui leur permettrait le transfert de compétences du Pays et des moyens financiers correspondant, vers la communauté. Une démarche qu’ils ont présenté jeudi matin au haut-commissaire et au président du Pays.


Les envies d’émancipation de l’archipel des Marquises ne datent pas d’hier. Dotées en 2010 d’une communauté des communes (CODIM) pour la concertation et l’échanges des tavana, les Marquises veulent aller plus loin, et accéder à un nouveau statut : celui de communauté d’archipel.

« La réussite de ce projet ne passera que par l’unité des maires »

Joseph Kaiha, vice-président de la communauté de communes des îles Marquises et maire de Ua Pou

Une évolution qui permettrait le transfert de certaines compétences aujourd’hui détenues par le Pays. « Avec la communauté des communes, on a que la compétence des études. Et pendant dix ans, on a fait que des études (…) Bien sûr, on va demander des compétences qui touchent uniquement l’archipel des Marquises, comme le développement économique, le tourisme. Mais quand je dis le tourisme, ce n’est pas la totalité de la compétence, peut-être une partie qui concerne notre archipel » déclare Benoit Kautai, président de la communauté des communes des îles Marquises.

Si l’archipel n’en est pas à sa première demande, il espère bien profiter de la révision constitutionnelle du statut des Outre-mer en 2023 pour se faire entendre à l’échelle nationale. Aucun lien selon eux avec les échéances territoriales : « Le 18 novembre, nous avons prévu de nous déplacer à Paris pour plusieurs rencontres. Au moins sur les commissions de lois, et aller au ministère des Outre-mer. On commence à avoir des réponses positives pour ces différentes rencontres ».

Joseph Kaiha, vice-président de la communauté de communes des îles Marquises et maire de Ua Pou, invité du journal :


La démarche des Hakaiki a été présentée jeudi matin au haut-commissaire Eric Spitz, puis au président du Pays Edouard Fritch, en présence également du ministre de la Culture, Heremoana Maamaatuaiahutapu. Si du côté de l’État, le commentaire est jugé précoce et le dossier visiblement non-prioritaire, du côté du Pays un communiqué a été envoyé en fin de journée précisant : « Cette volonté légitime confortée par l’unité des six maires devra se traduire par une plus grande responsabilisation des acteurs communaux de l’archipel. Cette responsabilisation accrue se manifestera par des solutions juridiques adaptées, réalistes et proportionnées par rapport à la volonté légitime exprimée ».

« Il est nullement question de diviser la Polynésie »

Joseph Kaiha

« Il y a eu une écoute attentive du haut-commissaire. À la fin de notre rencontre, il a été rassurant en disant qu’il allait relayer cette information auprès des instances nationales » a indiqué de son côté, Joseph Kaiha, vice-président de la communauté de communes des îles Marquises et maire de Ua Pou, qui affirme n’avoir aucun désir d’indépendance : « Notre volonté, c’est de faire évoluer l’entité archipel dans le domaine juridique d’exercice des compétences. Aujourd’hui, il n’y a aucun dispositif qui existe. (…) Il s’agit de renforcer nos archipels dans leur développement, et cela renforcera en même temps le développement de la Polynésie. Il faut utiliser les Marquises comme un pôle de développement, comme le prévoit le SAGE. C’est gagnant pour toute la Polynésie ».

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