Les lavatubes sécurisés à la force des bras

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Publié le 14/01/2017 à 8:29 - Mise à jour le 14/01/2017 à 8:29

La lave les a creusés il y a des millénaires. Les lavatubes de Hitia’a sont uniques à Tahiti. Ces tunnels de roche volcanique, entourés de végétation luxuriante, sont très prisés par les randonneurs.

Guides professionnels et membres de l’association Te fetia o te mau mato multiplient ces derniers temps les aller-retours au coeur de la montagne pour sécuriser le parcours. Trois cents mille francs pour acheter des cordes neuves et les systèmes d’ancrage :  » les cordes marines sont installées pour tous les brins d’aide à la verticale, pour faciliter la progression dans la montée » explique Jimmy Leyral, guide professionnel de randonnée. 

Pour pénétrer dans les lavatubes, une bonne condition physique est nécessaire. Il faut escalader plusieurs rochers, se faufiler entre les branches et longer des parois glissantes. A cause des intempéries et des éboulements, les cordes installées il y a plusieurs années sont usées.
Ces passionnés de montagne ont décidé de les remplacer sur tous les passages risqués, pour assurer la sécurité des visiteurs. « Il faut porter tout le matériel sur le dos, mon sac doit peser près de 30 kilos » précise Angelina Bordas, guide professionnelle . Malgré la fatigue, cette amoureuse de la nature garde le sourire, au pied de la cascade qui cache l’entrée du troisième tunnel.

L’association de canyoning Te anaorivai participe aussi aux travaux. Trois cents mètres de cordes au total sont déployés sur l’ensemble du site. Les deux premiers tunnels de 120 et 140 mètres de long ont été équipés en plusieurs jours. Thierry Mongès, instructeur fédéral de canyoning, prête main-forte pour fixer les cordages. Dans l’obscurité totale du troisième tunnel, long d’un kilomètre, il perce la roche pour installer solidement les gougeons. Les cordes sont installées le long des parois. Un chantier à la lampe frontale : « La roche volcanique n’est pas très compacte, donc il faut chercher les zones les plus dures pour fixer les amarrages. C’est jamais facile » explique-t-il.

Entrer dans les lavatubes, c’est remonter un peu dans le temps. Grâce à cette initiative et aux efforts de ces passionnés, les balades sont désormais plus sûres,  dans ce décor de monde perdu. 
 

Thomas Chabrol

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