Les gendarmes et policiers sont les premières personnes à recevoir les victimes de violences intra-familiales. Cette première session de la formation « AGIR 2020 » va leur permettre de mieux les accueillir, enquêter et les accompagner. « Le travail qui va être réalisé à la base est très important sur différents angles. À la fois sur le travail technique d’enquêteur, mais également, et c’est aussi ça qui est attendu je pense par les citoyens, que le gendarme ou le policier qui est appelé à intervenir, puisse travailler en empathie aussi avec les victimes » explique le colonel Frédéric Boudier, commandant de la gendarmerie pour la Polynésie.
Cette année, 1 375 interventions ont été enregistrées en zone gendarmerie. L’objectif premier est d’encourager les victimes à déposer plainte contre leur agresseur. « Il faut expliquer aux femmes victimes que ce sont elles, les victimes. D’où l’importance de ces formations, et la qualité du recueil de la parole de la victime. Mais au-delà de l’émotion, il faut absolument se recentrer sur les fondamentaux : qu’est-ce qu’il s’est passé, la gravité des coups, pourquoi etc. » précise Thomas Pison, procureur général.
Ce plan est décliné en quatre thématiques :
– Accompagner les victimes ;
– Gagner en efficacité individuelle et collective ;
– Intervenir systématiquement dans une approche inter-services ;
– Rapprocher l’action des différents acteurs.
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Et il comporte un volet de formation interne destiné aux gendarmes primo-intervenants sur les situations de violences conjugales. L’objectif est de délivrer un socle homogène de connaissances et de conseils aux militaires en charge du traitement des violences conjugales afin d’améliorer l’accompagnement des victimes et le signalement des auteurs de violences.
La formation comprend, elle, trois modules :
- « accueillir, comprendre, échanger » pour permettre la détection des signes évocateurs de violences, donner des bons réflexes pour accueillir et échanger avec une victime, délivrer des conseils pratiques pour la prise en charge des victimes ;
- « intervenir et enquêter » pour permettre de renforcer le travail des enquêteurs, effectuer le relevé des traces et des indices et améliorer l’échange d’information pour faire avancer l’enquête ;
- « signaler et accompagner » pour systématiser la mise en relation avec les élus et les associations d’aide aux victimes (l’association Polyvalente d’actions judiciaires – APAJ, Te Rama Ora), ainsi que pour présenter des différents dispositifs d’aide aux victimes.
Les formateurs sont issus de la gendarmerie, mais aussi des administrations de l’État (services de la Justice) et d’intervenants sociaux tels que des psychologues et des membres de l’APAJ.
Les brigades territoriales des îles éloignées pourront également suivre ces formations grâce à l’enregistrement audiovisuel des séances.
Avec malheureusement quatre décès en 2018 et deux en 2019, la lutte menée par le Pays, l’état et les associations, contre les violences intra-familiales, s’étend sur le long terme. « Ce n’est pas une action ponctuelle que nous sommes en train de mener, c’est une action de fond et on doit travailler tous ensemble sur ce sujet. (…) Il s’agit aussi de bien traiter dans la durée ces situations familiales de façon à ne pas créer encore plus de problèmes par la suite » déclare Dominique Sorain, Haut-commissaire de la République en Polynésie.
Ce matin, le Haut-commissaire a annoncé la tenue prochaine du comité territorial de prévention et délinquance.