Les entreprises de Polynésie en difficulté, principalement dans le bâtiment

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Publié le 14/03/2016 à 15:10 - Mise à jour le 14/03/2016 à 15:10

Les outils ont cessé de fonctionner, les machines sont à l’arrêt. Après 32 années d’existence, la Menuiserie Industrielle de Polynésie cesse son activité. Par pudeur, les salariés n’ont pas souhaité s’exprimer. L’entreprise était en redressement judiciaire depuis 2 ans. Mais les commandes, trop rares, ne permettaient plus de renflouer les caisses. Le président du tribunal mixte de commerce n’avait d’autre choix que de prononcer la liquidation judiciaire. Plusieurs entreprises seraient dans la même situation.
« À l’heure actuelle, il y a une crise économique qui perdure, et spécialement dans le domaine du bâtiment puisque de nombreux dossiers que nous traitons sont ceux des entreprises du bâtiment. Nous constatons une chute dramatique du chiffre d’affaires de certaines entreprises, au point qu’il n’y a pas possibilité, lorsque le redressement est ouvert en leur faveur, de les redresser », explique Bernard Fouqueré, président du tribunal mixte de commerce de Papeete. 
 
Chaque année une centaine de nouveaux dossiers parviennent au tribunal mixte de commerce. De moins en moins d’entreprises arrivent à se redresser. Les syndicats de salariés ont également du mal à aider les entreprises. Compte tenu de la conjoncture actuelle, certains envisagent la mise en place d’une assurance garantie-salaire.
« Quand la liquidation judiciaire est prononcée, le syndicat ne peut plus rien faire. Par contre ce que l’on exige à A Ti’a i Mua, c’est la mise en place de l’assurance garantie salaire, pour qu’au moins, toutes les sommes dues au salariées, soient payées au moment de la liquidation judiciaire », explique Yves Laugrost de A Ti’a i Mua.
 
Le principal regret des syndicats de salariés est que de plus en plus de patrons vont investir leur argent à l’étranger. « À quand la relance des activités, moi je n’ai pas de boule de cristal. En revanche, les employeurs devraient se poser des questions sur le fait que leurs investissements ne se font plus en Polynésie. On constate tous les jours que des employeurs vont investir en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis, en France, voire en Nouvelle-Calédonie ou au Vanuatu. Ils n’investissent plus en Polynésie. La relance économique, elle passe par l’investissement privé », estime Yves Laugrost. 

Rédaction Web avec Sam Teinaore et Esther Parau Cordette

Bernard Fouqueré, président du tribunal mixte de commerce

Yves Laugrost, A Ti’a i Mua

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