Les douaniers condamnent les passe-droits de leur hiérarchie

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RECTIFICATIF (avec le droit de réponse de Jean-Michel Manzoni-Barrioz) Ils l'avaient annoncé : les agents des douanes ont fait la grève ce 8 mars pour dénoncer un manque de moyens et de traitements de leur hiérarchie. Une date qui n’a pas été choisie au hasard : les grévistes ont aussi dénoncé la décoration par le Pays d’un ancien cadre des douanes, condamné en appel pour harcèlement moral sur une subordonnée en métropole.

Publié le 08/03/2022 à 17:00 - Mise à jour le 09/03/2022 à 17:17

RECTIFICATIF (avec le droit de réponse de Jean-Michel Manzoni-Barrioz) Ils l'avaient annoncé : les agents des douanes ont fait la grève ce 8 mars pour dénoncer un manque de moyens et de traitements de leur hiérarchie. Une date qui n’a pas été choisie au hasard : les grévistes ont aussi dénoncé la décoration par le Pays d’un ancien cadre des douanes, condamné en appel pour harcèlement moral sur une subordonnée en métropole.

Plus qu’un simple mouvement social, les agentes soutenues par le syndicat Solidaires Douanes veulent dénoncer les violences dont elles sont victimes en ce jour international des droits des femmes. L’élément déclencheur : la condamnation le 25 février dernier par la Cour d’appel de Paris de l’ancien chef du pôle d’orientation des douanes en Polynésie française, Jean-Michel Manzoni. Poursuivi pour harcèlement moral sur une subordonnée, le haut fonctionnaire avait cependant été décoré par le président Fritch de l’ordre de Tahiti Nui. Une distinction qui ne passe pas pour les grévistes. « On marque le coup pour pouvoir être assurés que nos agentes qui sont victimes puissent être protégées par la mise en place de la protection fonctionnelle », précise Tiaitau Ropati, co-secrétaire générale de Solidaires Douanes Polynésie. « Et là, concrètement, on demande au président de la Polynésie française de retirer les honneurs à un haut fonctionnaire qui a bénéficié de l’ordre de Tahiti Nui ».

Depuis leur précédente grève en 2019, les douaniers dénoncent une inégalité de traitement mais aussi un manque de moyens pour accomplir leurs missions. Ils souhaitent défendre leurs retraites « pour ne pas avoir la paupérisation de la fonction publique d’Etat au sein de la Polynésie », détaille la co-secrétaire générale du syndicat majoritaire.

De manière générale, les agents rejoignent les « revendications inter-syndicales nationales pour ne pas perdre nos missions » indique Tiaitau Ropati. « Donc nous demandons l’égalité de moyens humains, l’égalité des moyens matériaux mais surtout fonctionnels et structurels parce qu’il ne faut pas oublier qu’en Polynésie, nous avons un statut bien particulier qui demande à ce que les agents puissent travailler de manière normale, comme en métropole ».

Les membres de Solidaires Douanes Polynésie annoncent d’ores et déjà qu’ils participeront le 17 mars prochain à une manifestation organisée par différentes plateformes syndicales pour dénoncer, entre autres, la baisse du pouvoir d’achat.

Droit de réponse de Jean-Michel Manzoni-Barrioz :

Monsieur MANZONI-BARRIOZ entend rétablir la vérité à la suite de la parution d’un article sur le site « TNTV NEWS » daté du 8 mars 2022 dans lequel il est affirmé :

« Les grévistes ont aussi dénoncé la décoration par le Pays d’un ancien cadre des douanes, condamné en appel pour harcèlement sexuel et moral sur une subordonnée en métropole (…) l’élément déclencheur : la condamnation le 25 février dernier par la Cour d’appel de Paris de l’ancien chef du pôle d’orientation des douanes en Polynésie Française, Jean-Michel MANZONI. Poursuivi pour harcèlement sexuel et moral sur une subordonnée, le haut fonctionnaire avait cependant été décoré par le président Fritch de l’Ordre de Tahiti Nui »

Monsieur MANZONI-BARRIOZ entend souligner qu’il a été définitivement relaxé des accusations de harcèlement sexuel, la cour d’appel ayant confirmé la relaxe prononcée par les premiers juges.

Le Tribunal administratif comme le Tribunal correctionnel avaient écarté de façon motivée tout harcèlement moral.

La cour d’appel l’a retenu pour la première fois. Cette décision du 25 février 2022 a été frappée d’un pourvoi en cassation immédiatement.

Monsieur MANZONI-BARRIOZ reste présumé innocent, la seule condamnation prononcée pour harcèlement moral étant susceptible de cassation.

Monsieur MANZONI-BARRIOZ a toujours contesté avoir commis les faits qui lui sont imputés et continue de contester s’être rendu coupable de harcèlement moral. Il entend faire valoir ses droits légitimes jusqu’à ce que la vérité soit rétablie.

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