Les détenus de Tatutu construiront la double pirogue de l’esplanade Jacques Chirac

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Publié le 24/07/2018 à 15:51 - Mise à jour le 24/07/2018 à 15:51

Une pirogue double de plus de 20 mètres : c’est l’immense chantier auquel s’attellent des personnes incarcérées à la prison de Papeari. Une convention a été signée entre le centre de détention de Tatutu et le port autonome.

L’établissement a fait appel au savoir-faire des détenus pour la réalisation de l’ouvrage public qui figurera sur la future esplanade Chirac. En travaux à l’heure actuelle, elle devrait être finalisée en 2020.

Personne, au fenua, n’avait été à même de répondre à l’appel à projet du port. Il a même envisagé de délocaliser la confection de cette pirogue à Hawaii ou en Nouvelle Zélande. Georges Puchon souligne : « C’est une chance pour nous d’avoir trouvé une équipe qui soit capable de fabriquer une telle pirogue. » 

> Une super équipe

Finalement, le chantier a été confié aux participants de l’atelier va’a de la prison. Depuis son ouverture au mois de décembre, plusieurs pirogues de course en sont sorties. Le chef d’atelier explique : « Au début, on a un peu tâtonné. Je suis un passionné de pirogues mais ce n’est pas toujours évident. Nous avons été aidés. Avoir ce chantier, c’est une bonne chose. Nous avons réussi à former une super équipe. »

Pour le centre de détention, cette opportunité est une occasion de fournir un travail aux prisonniers et surtout : des perspectives d’emploi.

Le directeur de la prison, Gilbert Marceau, a mis en place un système qui consiste à responsabiliser et rendre autonome les détenus les plus exemplaires. Dans ce cadre, plusieurs projets de réinsertion ont été initiés.

La maquette de la pirogue de 20 mètres a été présentée ce mercredi aux autorités. Cette première miniature devait être exposée dans la salle d’attente de la gare maritime de Papeete mais Edouard Fritch a souhaité la voir exposée à la présidence. Le président de la Polynésie française indique : « La qualité de l’ouvrage est le reflet de ces personnes, de leur volonté de faire des choses, à un moment donné, qui soient belles… C’est eux qui nous ont montré que l’ouvrage est réalisable. C’est une réussite sur le plan culturel et sur le plan artisanal. » 

La collaboration entre le centre de détention et le port devrait se poursuivre. Un projet de monument artistique sur le platier de To’ata est déjà à l’étude.

Rédaction web avec Laure Philiber 

Chevalier dans l’ordre de Tahiti Nui

Gibert Marceau, directeur de la prison de Tatutu depuis son ouverture, passe la main. Il s’est vu remettre, ce mercredi après-midi, les insignes de l’Ordre de Tahiti Nui. Gilbert Marceau coordonne l’ouverture du centre de détention depuis 2014, et le dirige depuis son ouverture officielle, il y a près d’un an et demi. A Tatutu, le directeur a mis en place le système « Respeto ».

Ce système s’inspire d’un modèle espagnol qui consiste à responsabiliser et rendre autonome les détenus les plus exemplaires. Gilbert Marceau a également œuvré pour initier plusieurs projets visant à proposer une activité professionnelle aux détenus. Voire même des projets de réinsertion.

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