Vous avez peut-être déjà utilisé un casque de réalité virtuelle, mais pas forcément aux mêmes fins… L’immersion visuelle et sonore est employée depuis quelques années dans le domaine médical, notamment pour atténuer l’anxiété ou gérer la douleur. Dans l’Hexagone, plusieurs établissements de santé utilisent déjà les casques de réalité virtuelle. Au fenua, ils font leur apparition. Un cabinet spécialisé en techniques douces de gestion du stress s’est penché sur le sujet.
« Un groupe de médecins s’est constitué à notre demande et on a réfléchi à un cahier des charges pour définir ce que seraient les meilleurs critères pour sélectionner des éditeurs de réalité virtuelle (entreprises concevant les programmes de réalité virtuelle qui seront implantés dans les casques, NDLR) », explique Philippe Loppé, responsable du cabinet de soins Birdie.
Le principe de ces casques est de couper le patient du monde extérieur. « Il faut partir de l’idée que le cerveau ne fait pas la différence entre le réel, le virtuel et l’imaginaire (…). 80% des perceptions se font par la vue et le reste par l’ouïe. Donc, en fait, on a un sentiment d’immersion, et de présence dans un monde imaginaire qui fait qu’on est totalement coupé du monde extérieur. On appartient à ce monde imaginaire et le cerveau ne fait plus la différence. On va traiter comme ça l’anxiété profonde, la douleur, et plein d’autres choses. »
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Le projet du cabinet Birdie de fournir des casques de réalité virtuelle aux professionnels de santé n’en est qu’à ses prémices, mais des tests ont déjà été effectués à la clinique Paofai, à Papeete. « Ça fait deux ou trois semaines qu’on utilise un casque sous anesthésie locale pure ou avec une sédation, et pour les anesthésies loco-régionales comme les anesthésies où on n’endort que le bas du corps ou juste un bras détaille Lucie Dole, infirmière anesthésiste. Donc, les gens sont présents avec nous. Il y a une partie d’eux avec nous et l’autre est en train de faire une balade dans la forêt ou en plongée sous-marine. »
La réalité virtuelle a bien d’autres applications dans le domaine de la santé. Elle peut servir d’outil de formation des praticiens, à améliorer les méthodes de rééducation et dans l’établissement des diagnostics.
Une conférence destinée aux professionnels de santé a eu lieu le 16 mai dernier. Après la clinique Paofai, on peut imaginer que l’utilisation thérapeutique de la réalité virtuelle se démocratise au fenua. Se faire opérer tout en ayant virtuellement les pieds dans l’eau, c’est peut-être pour demain…