Les Capesiens polynésiens demandent l’égalité réelle

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Publié le 06/10/2016 à 10:29 - Mise à jour le 21/01/2020 à 9:12

 
Depuis de longues années, étudiants, syndicats et enseignants d’Outre-mer revendiquent une réforme, pour plus d’égalité dans les concours nationaux. En Polynésie, les contraintes sont de taille. Les candidats planchent de 20 heures à 2 heures du matin, dans des salles non climatisées, quelquefois dérangés par des insectes volants. Hinatea Remoissonet, étudiante en Master de Lettres, a passé les écrits du CAPES en avril 2016. Elle confie à nos journalistes : « ceux de métropole disposent de conditions plus sereines et plus adéquates pour réussir le cap des écrits, et c’est injuste que nous ne disposions pas des mêmes conditions. »
En 2010, déjà, une circulaire du ministère national du travail stipulait le droit pour tous de passer les examens dans des conditions respectueuses. Cette note stipule que les centres très éloignés de la métropole et pour lesquels l’aménagement des horaires est inopérant, pourront recourir à la technique de la mise en loge (les étudiants sont isolés pendant le concours en métropole pour ne pas avoir accès aux sujets, jusqu’à ce qu’ils passent le concours eux-mêmes). Mais selon le vice-rectorat, cette règle ne s’applique pas aux concours de l’éducation nationale.

Il existe cependant une consigne limitant à 2 heures 30 l’écart entre le déroulement de l’épreuve en Polynésie et en Métropole.
Insuffisant pour ces étudiants, qui ont posté sur le site « égalité réelle outre-mer » une proposition pour lutter contre ces injustices. En quelques jours, elle a déjà recueilli plus de 300 votes. Si vous souhaitez voter, vous pouvez le faire jusqu’au dimanche 09 octobre.
Pour Andréas Pfersmann, secrétaire du syndicat national de l’Enseignement Supérieur, « l’idée est d’arriver à une règle nationale qui ait valeur de droit, qui s’applique à l’ensemble des Outre-Mer et à l’ensemble des concours de la fonction publique. »
L’idéal serait que cette proposition soit inclue dans la loi sur l’égalité réelle en Outre-mer. Mais il faudra attendre : le projet examiné en ce moment à l’Assemblée Nationale, n’en est qu’à ses balbutiements.

Rédaction Web avec Sophie Guébel et Tauhiti Tauniua Mu San

Hinatea REMOISSENET, étudiante en Lettres Modernes

Andréas PFERSMANN, secrétaire du syndicat national de l’Enseignement Supérieur

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