Cela fait 7 ans qu’on ne l’avait pas vu. Cette année, la saison chaude sera marquée par le passage d’El Niño, un phénomène climatique qui contribue à faire grimper la température des eaux et donc à l’émergence de cyclones.
« Le phénomène El Niño a une incidence sur le climat de plein de zones du monde mais, en Polynésie, il s’accompagne d’un renforcement des pluies aux Marquises (…), des pluies parfois diluviennes. Cette situation vaut aussi pour les Tuamotu du nord. A l’inverse, aux Australes, on s’attend à ce que, globalement, il y ait moins de pluie que d’habitude », explique Sophie Martinoni-Lapierre, la directrice de Météo-France Polynésie.
Selon les météorologues, il y a une chance sur deux, cette année, que l’enfant terrible du Pacifique se transforme en un Super El Niño.
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« On sait que sur trois super El Niño que l’on a connus, il y en a eu deux qui ont été riches en activité cyclonique : en 1982, 1983, et 1997, 1998. Par contre, on en a eu un en 2015 qui s’est accompagné d’une seule dépression tropicale. Donc, les super El Niño ne sont pas toujours les mêmes, et il va falloir attendre les deux prochains mois pour connaître la forme, la tête, l’extension et l’anomalie de températures de ce futur El Niño qui va accompagner notre saison chaude », ajoute Sophie Martinoni-Lapierre
Raison de plus pour anticiper. Le scénario de l’exercice ? Un cyclone violent frappe les Tuamotu avec des rafales de 150 à 200 km/h. Sur place près de 1000 habitants refusent d’évacuer l’archipel et déjà 8 blessés sont à déplorer. Pour Estelle Havez la directrice de Cabinet du haut-commissaire, ce scénario « est relativement réaliste ». « L’objectif c’est que chacun se familiarise avec les cyclones en général », souligne-t-elle.
La Polynésie n’a pas connu de cyclone depuis l’année 2010. Il s’agit donc de se tenir prêt.