Des requins pas dangereux, « sauf si on s’expose » comme en chasse sous-marine, souligne le spécialiste. C’est ce qui s’est produit à Makemo. Les pêcheurs ont voulu chasser le requin qui s’approchait de leurs poissons, et l’ont harponné au niveau de l’aileron. « Les proies du chasseur sous-marin sont les mêmes que celles du requin. À ce moment-là, le requin est excité par la présence d’une proie potentielle et peu devenir agressif, pas vis-à-vis du chasseur, il ne va pas l’attaquer, mais va essayer de capturer la proie qui est blessée, parce qu’un requin a beaucoup de mal à attraper un poisson en bonne forme », explique Marc Taquet.
Une des raisons pour laquelle le shark feeding est très controversé. Mais pour Marc Taquet le shark feeding n’est pas un problème. La chasse sous-marine, bien que risquée, non plus. Le souci, ce sont « les comportements à risque ». « Donner à manger aux requins à la main sans prendre de précaution, lancer des poissons de la surface quand on sait qu’il y a des requins dans la zone, ça fait monter des requins et là il peut y avoir des risques pour des baigneurs ou nageurs avec un masque », détaille le spécialiste.
Une étude publiée en 2005 a recensé 54 attaques de requin avec morsures sur une vingtaine d’années en Polynésie. Il s’agissait à chaque fois de petits requins. Aucune attaque de requins « réputés dangereux » comme le requin-tigre n’a été référencée. Les incidents se sont déroulés pour la plupart en pêche sous-marine ou lors de shark feeding. Aucun accident n’a été fatal. Selon Marc Taquet, il ne s’agissait pas d’attaques délibérées, mais bien issues de comportement à risque. « Tant qu’on n’a pas de comportement à risque, on ne craint absolument rien », déclare le directeur de l’IRD au micro de Tahiti Nui Télévision.
Marc Taquet, directeur de l’Institut de recherche pour le développement (IRD)