Les associations se mobilisent contre les parcs à poissons du Port de Papeete

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Publié le 05/11/2018 à 9:49 - Mise à jour le 05/11/2018 à 9:49

En octobre dernier, plusieurs internautes publiaient des photos sur Facebook montrant des poissons morts, flottant à la surface . Trop nombreux dans les parcs à poissons installés à la Marina de Papeete, évoluant dans des eaux troublées par la pollution (les grands travaux de la ville, les aménagements futurs ainsi que les nettoyages des commerces alentours)., les poissons se meurent, peu à peu. Sur sa page Facebook, le port autonome publiait alors un post expliquant que des analyses étaient en cours afin de déterminer les causes de mortalité des poissons et précisant : « Préserver la marina de Papeete, c’est aussi créer une interface entre la ville et le port en faisant découvrir aux Polynésiens les familles de poissons et les colonies de coraux qui y vivent et une nurserie pour repeupler le port ». Contactée par la rédaction de Tahiti Nui Télévision concernant le sort de ces poissons, la direction du port autonome avait indiqué ne pas souhaiter faire de déclaration.

>>> Lire aussi : À la marina de Papeete, les poissons se meurent

Pourtant, la sonnette d’alarme a été tirée depuis plus de deux ans déjàUne pétition a même été lancée et comptabilise aujourd’hui plus de 1 500 signatures. Pour la biologiste marine qui en est à l’origine, Isabelle Schildt, « il est inadmissible de placer des organismes dans un environnement pollué par l’homme ».

> Un stock de poissons renouvelé régulièrement

Dans un communiqué, un collectif d’associations (L214, Tīa’i Fenua, Sea Shepherd, SPAP, ARPAP et la Fédération des Associations de Protection de l’Environnement Te Ora Naho), dénonce la situation : « C’est intolérable. Nous savons, de source sûre, que le « stock » de poissons est renouvelé régulièrement. Ce que nous ne connaissons pas, ce sont les résultats de cette expérimentation ». Le collectif précise qu’à la base, le projet se voulait « expérimental » pour une durée d’un an avant une éventuelle reconduction.
Les associations indiquent qu’elles avaient réussi à aboutir à l’interdiction par les services du ministère de l’Environnement de placer des requins dans ces cages (espèces protégées en Polynésie française). Mais concernant les autres poissons ? « Concentration élevée d’hydrocarbures, de détergents, pour ne citer que cela, sont donc le quotidien des poissons et coraux condamnés à évoluer dans des espaces confinés d’un mètre de profondeur. Ce semblant d’écosystème ne présente à ses pensionnaires aucun abri, aucune stimulation naturelle et un taux de luminosité complètement inadapté. Ces conditions ont des répercussions sur l’équilibre des écosystèmes ». Et avec la saison des pluies qui approche, le collectif indique que les eaux seront davantage polluées. 

« Combien de temps encore allons-nous accepter de voir mourir régulièrement des poissons au nom de la distraction visuelle d’un petit nombre de promeneurs ? Que deviendront ces « pensionnaires » si, comme l’an passé, la ville de Papeete se retrouve de nouveau inondée et que la rade ne soit plus qu’un réservoir de boues et de polluants ? » Des questions restées sans réponses pour le moment. Afin de tenter de trouver une solution à ce problème, le collectif a demandé un retour transparent des analyses et surtout un bilan de ce projet à visée « expérimentale » démontrant son fondement éthique et responsable. En vain. Quinquis Bran, le responsable de l’environnement du Port Autonome de Papeete n’a pas souhaité répondre à leur demande.

Contacté par la rédaction de TNTV, René Temeharo, ministre de l’Equipement, a expliqué ne pas non plus souhaiter s’exprimer. 

Rédaction web

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