Les armes à feu, une discipline très encadrée en Polynésie

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Les armes à feu font très rarement l’objet d’un fait divers, et pourtant. Si le suicide de Moorea survenu la semaine dernière reste un incident isolé, il soulève un certain nombre de questions. Quelles conditions faut-il remplir pour avoir une arme à feu ? Que dit la réglementation, et combien d’armes sont déclarées au Haut-commissariat ? Très encadrée en Polynésie, la détention d’armes est soumise à des règles de sécurité particulièrement strictes.

Publié le 24/11/2019 à 17:00 - Mise à jour le 26/11/2019 à 9:07

Les armes à feu font très rarement l’objet d’un fait divers, et pourtant. Si le suicide de Moorea survenu la semaine dernière reste un incident isolé, il soulève un certain nombre de questions. Quelles conditions faut-il remplir pour avoir une arme à feu ? Que dit la réglementation, et combien d’armes sont déclarées au Haut-commissariat ? Très encadrée en Polynésie, la détention d’armes est soumise à des règles de sécurité particulièrement strictes.

Tireur d’élite dans l’armée puis sur les stands de tir, Edmond Teiefitu pratique les armes à feu depuis 40 ans. Une discipline sportive qui impose un respect absolu des règles de sécurité. Vice-président de la Fédération polynésienne de tir, il voit donc d’un bon œil le durcissement de la réglementation : « Je suis content qu’en Polynésie française, il y ait toujours des contrôles au niveau des armes. Ce n’est pas méchant, parce que chaque membre de la Fédération, quand il fait la demande d’avoir une arme, cela a toujours été le Haussariat qui a été habilité à donner l’autorisation. (…) On ne peut pas se promener, se déplacer, avec des armes dont on ne sait pas d’où ils viennent ».

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Depuis l’année dernière, toutes les transactions concernant une arme à feu doivent être déclarées au Haut-commissariat, et contrôlées par un armurier professionnel. Chaque demandeur fait ensuite l’objet d’une enquête de moralité. Le casier judiciaire est bien sûr examiné, tout comme l’attirail déployé à domicile pour mettre en sécurité un objet précieux et dangereux : « Il faut avoir un coffre fort, un stockage à 100% au niveau sécurité. Il y en a qui ont construit un genre de stockage avec deux compartiments. C’est la sécurité avant tout avec des armes. On ne peut pas faire n’importe quoi chez soi. (…) Ce n’est pas la peine de faire une demande sans avoir ces sécurités » poursuit Teiefitu.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Les armes automatiques ou semi-automatiques ont aussi été surclassées en catégorie A. Sauf dérogation réservée aux tireurs sportifs, elles sont donc interdites. De même que les dispositifs qui accélèrent la vitesse de tir, en mode « rafale ».

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

« La détention n’autorise pas le port d’arme dans la rue, souligne June Vivish, chef du bureau de la réglementation au Haut-commissariat. En fait, ça durcit la réglementation, notamment en matière de classification des armes. Aujourd’hui il existe 4 catégories d’armes : A, B, C et D. A ce sont les armes interdites à l’acquisition et à la détention. B, C et D ce sont des armes soumises à autorisation ou à déclaration. Ce sont celles effectivement, dont les demandes sont instruites par le Haut-commissariat. (…) Il y a des formalités à accomplir aujourd’hui qui sont plus contraignantes que par le passé ».

Selon le Haut-commissariat, prêt de 3 400 armes sont recensées en Polynésie. Elles appartiendraient à environ 400 personnes, essentiellement des tireurs sportifs et des chasseurs.

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