Fournir de l’eau potable, un casse-tête pour les communes

Publié le

Seule une poignée de communes du fenua parvient aujourd’hui à fournir de l'eau potable à ses administrés. C’est pourtant une obligation fixée dans le Code Général des Collectivités Territoriales au plus tard le 31 décembre 2024. Une échéance difficile à tenir...

Publié le 14/09/2022 à 11:09 - Mise à jour le 16/09/2022 à 10:27

Seule une poignée de communes du fenua parvient aujourd’hui à fournir de l'eau potable à ses administrés. C’est pourtant une obligation fixée dans le Code Général des Collectivités Territoriales au plus tard le 31 décembre 2024. Une échéance difficile à tenir...


Sur 48 communes de Polynésie, seules 10 d’entre elles, situées dans l’archipel de la Société, fournissent aujourd’hui une eau consommable à leurs administrés. Elles ont pourtant obligation d’y parvenir d’ici le 31 décembre 2024, selon le Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT). Mais les tavana ne se font pas d’illusion : le financement serait le principal facteur de ce retard. « Il n’y a pas assez de crédits, pas assez de fonds. Il y a 6 milliards par an, mais ce n’est pas assez. On a fait une étude avec l’AFD, et ça nous coûte plus de 100 milliards d’investissement pour donner de l’eau potable à l’ensemble de la population » déplore Cyril Tetuanui, président du SPCPF (Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française).

Lire aussi > Les cartes des eaux potables à Tahiti et dans les îles en 2021

Pour d’autres, ce retard dans la fourniture en eau potable serait lié à une frilosité politique et à un manque de méthodes : « On part du principe que quand on doit s’engager dans une voie, il ne faut pas penser pouvoir le faire immédiatement, donc il faut étaler ça dans le temps et le mettre en perspective. Et on arrive ensuite à consacrer chaque année le budget qu’il faut pour réaliser les ouvrages nécessaires. C’est un problème exclusivement politique. On doit commencer un jour, mais il faut la volonté politique pour faire le premier pas » déclare Antony Geros, maire de Paea.

L’archipel des Tuamotu qui est le moins bien loti en termes de ressources a réussi à rattraper son retard en proposant des fontaines publiques. Une alternative simple qui fonctionne : « Il nous reste que 3 communes aux Tuamotu. La problématique que nous avions auparavant est presque résolue aujourd’hui. Maintenant, il nous faut créer de la réserve parce que la population demande de plus en plus à consommer de l’eau potable » précise Frédérix Teriiatetoofa, conseiller municipal de la commune de Rangiroa.

L’accès à l’eau potable est certes un enjeu que les communes doivent relever, mais c’est une responsabilité trop lourde pour elles selon le sénateur Teva Rohfritsch qui en appelle à l’État : « La question de l’eau doit être une priorité nationale. On ne peut pas laisser nos communes seules face à ces défis. Parce qu’il faut trouver l’eau, il faut trouver cette ressource, il faut la protéger, la traiter, et il faut l’acheminer jusque dans nos foyers ».

Alors que l’échéance du 31 décembre 2024 approche, les communes comptent sur l’obtention d’un délai supplémentaire pour fournir de l’eau à leurs administrés.

Dernières news