Le retour des élèves surveillants pénitentiaires retardé

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Publié le 19/05/2016 à 8:36 - Mise à jour le 19/05/2016 à 8:36

En février, 200 Polynésiens se sont envolés pour la métropole, direction l’ENAP, l’Ecole nationale d’administration publique, pour se former au métier de surveillant pénitentiaire. Avant leur départ, ces élèves tahitiens ont eu l’assurance d’être affectés en Polynésie, notamment au nouveau centre pénitentiaire de Papeari.
La durée initiale de leur formation était de 8 mois : ces Tahitiens devaient donc revenir en octobre 2016. Mais l’administration pénitentiaire a dû réadapter son planning : le chantier de Papeari ne sera pas livré à temps. Seuls 37 Polynésiens de la 190ème promotion auront donc la possibilité de rentrer en Polynésie en octobre. La nouvelle a été annoncée aux élèves surveillants, ce vendredi matin.

Nicolas Bihan, membre du syndicat pénitentiaire des surveillants publiait aussitôt la nouvelle sur les réseaux sociaux. Et les réactions des familles polynésiennes n’ont pas tardé. Les messages d’encouragement sont nombreux : « Tape’a te pa’ari mon garçon » écrit une internaute, mais certains n’hésitent pas non plus à critiquer la tristesse de ces familles « Ça ne fait que deux mois, pour après être chez eux sur une île de rêve. Pensez aux Réunionnais et Antillais qui ne rentreront peut être jamais chez eux« .
Selon le syndicaliste, l’atmosphère est tendue chez les élèves Tahitiens, certains ont même parlé de démissionner.
L’un d’eux nous confie
: « La solidarité entre nous va être fortement diminuée. Même si nous ferons tout pour rester unis… Certains ont prévu de se marier en novembre, d’autre du coup ne verrons pas leur enfant naître. Beaucoup d’ailleurs ont des enfants qui les attendent ! »

Nous avons contacté quelques-unes des femmes de ces surveillants Polynésiens. Averties jeudi soir, elles sont pour la plupart encore sous le choc : « Nous sommes bouleversés, nous nous étions préparés à 8 mois d’absence, pas plus« , « Ce n’est même pas certain que nos « tane » reviennent en décembre, ils reviendront peut être plus tard encore.« ,  « Nous avons trois enfants, ils s’étaient préparés à revoir leur papa en octobre. Certains d’entre nous vont devoir prévoir un aller-retour en métropole, c’est un investissement en plus, or nous ne sommes pas vraiment aidés. Là-bas, ils ne gagnent pas autant que s’ils étaient au fenua. Et nous sommes nombreux à avoir des prêts à rembourser« , une autre enfin nous confie « Je ne comprends pas pourquoi on nous l’annonce que maintenant, il semble que l’administration le savait déjà, pourquoi ne pas avoir été honnête. C’est un coup dur pour le moral. »

Pour déterminer les noms de ceux qui pourront revenir à temps, un ordre de priorité devrait être établi, certainement défini par leur classement, le nombre d’enfants ainsi que leur âge. Mais rien n’est précisé pour l’heure. En sortie de formation, et après quelques semaines d’adaptation et de doublure (travail accompagné d’un titulaire), les élèves tahitiens restés plus tard que prévu, devraient être affectés au mois d’octobre selon leurs classements et leurs choix dans un des établissements pénitentiaires disponibles en métropole.
L’administration pénitentiaire aurait assuré un retour définitif en décembre, avant Noël. Les familles concernées ne semblent pas trop y croire.

Désormais, ce retour dépend surtout de l’avancée du chantier de Papeari.

Rédaction Web TNTV

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