Le projet d’île artificielle en question

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Publié le 09/05/2017 à 8:06 - Mise à jour le 09/05/2017 à 8:06

Pour l’auteur de l’article, Fabien Benoit, « le gouvernement de Polynésie française s’est entendu avec The Seasteading Institute, entreprise californienne spécialisée dans les projets d’îles artificielles, pour poser les bases du développement de plateformes flottantes aux larges des rivages polynésiens ».

Reprenant l’historique du projet, « Une sorte de Silicon Valley-sur-mer. Des îles artificielles composées de plateformes modulaires, ancrées aux fonds marins, truffées de technologies, et sur lesquelles pourront s’installer habitants, entreprises et centres de recherche. Des communautés flottantes qui fabriqueront leur énergie et traiteront leurs déchets »

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Le quotidien indique que « Le protocole d’accord précise que ces nouveaux territoires en mer devraient devenir des ‘zones économiques spéciales’, sortes de zones franches où les lois et la fiscalité seraient plus avantageuses qu’en métropole, en premier lieu pour les entreprises. » Mais, « Les ZES favorisent généralement l’investissement et l’activité économique mais oublient la plupart du temps les droits des travailleurs » précise t-il.

Rappelant que le Seasteading Institute a été soutenu dès ses débuts par le milliardaire Peter Thiel, cofondateur de la solution de paiement en ligne Paypal, ouvertement libertarien, et conseiller de Donald Trump, Fabien Benoit explique que  » l’idée de The Seasteading Institute n’est pas simplement de créer une zone d’activités économiques et de s’afficher comme pionniers de l’économie bleue et du développement durable, mais de créer de nouveaux pays, qui entreraient en compétition avec les nations existantes ».

Citant, Patri Friedman, l’un des fondateurs de Seasteading Institute qui explique que « la gouvernance est une industrie comme une autre, et une industrie défaillante. (…) Il faut donc innover. L’idée est d’expérimenter d’autres formes de gouvernements sur nos plateformes puis de permettre à chacun de choisir celle qui lui convient le mieux. », le journaliste estime que « On retrouve ici un des arguments maintes fois entendu dans la Silicon Valley : les gouvernements – et la démocratie en particulier – et leurs lois freinent l’innovation, le progrès. Pour avancer, il s’agirait donc de s’en affranchir, quitte, si besoin est, à renoncer à l’idée même de démocratie ».

Citant notre confrère Alexandre Taliercio de Radio 1, qui craint que l’île flottante ne soit qu’une « arche de Noé pour les bénefs de Wall Street », Fabien Benoit conclut l’article indiquant que  » The Seasteading Institute devra prouver à ses frais, dans l’année, que les bénéfices attendus seront partagés par le plus grand nombre ».
 

Rédaction Web

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