Denis Helme président de l’association Haapape A’ara qui milite pour l’environnement ne décolère pas, car il a failli perdre tous ces biens durant les inondations à Mahina. « Nous n’avons jamais été consulté pour ce plan rivière, ni rencontré qui que ce soit pour ce plan. (…) Avant d’accuser les propriétaires qui balanceraient réfrigérateurs, troncs d’arbres etc.., on se regarde d’abord. »
L’homme accuse. « Ce sont eux les premiers responsables, ce sont eux qui font en sorte qu’on ne mette pas des PV à ceux qui jettent les détritus dans les rivières. (…) A Ahonu, j’en vois plein moi qui balancent des voitures. En décembre 2015, j’ai prévenu le maire. Ils ne nous ont pas écouté, et il est arrivé ce qui devait arriver à Ahonu. »
Rencontrer le maire, c’est ce que demande Denis Helme. Autre point de discorde, les travaux routiers de la Pointe Vénus. « Le rehaussement de la route de la Pointe Vénus, qui a été fait en 2015, on leur avait de ne pas le faire ».
Pour ce défenseur de la nature, « Le rehaussement de la route a accentué l’arrivée de l’eau chez nous.On ne nous écoute pas. » Pour lui, ce n’est pas qu’à Mahina que cela se produit. « C’est partout à Tahiti, à Moorea, à Raiatea. C’est partout le même cinéma. »
A Mahina, les principaux cours d’eaux, Ahonu et Tuauru sont sortis de leur lit, et la commune espère une mise en place rapide de ce plan rivières annoncé en mars dernier. Comme le confirme Damas Teuira, maire de Mahina. « Nous n’avons pas été consulté sur ce plan rivière. (…) Il faut travailler en concertation avec le Pays pour assurer la fluidité de nos rivières. »
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Mais le civisme ou plutôt l’incivisme des habitants est aussi mis en cause. « J’en appelle aussi à ceux qui malgré les interdits continuent à construire des baraquements sur les zones de curage. Cela fait des années que c’est comme cela, et ce sont les premiers à être touchés lors d’inondations ».
Pour le premier magistrat de la commune, il faut « que les gens se réapproprient les rivières. Il ne faut pas que les rivières, comme on le voit dans certaines communes deviennent un dépotoir. » Pour Damas Teuira, les rivières sont un patrimoine qu’il faut préserver.
L’incivisme, souvent pointé du doigt, devait justement faire l’objet de sanctions avec le plan rivières conçu pour améliorer la gestion des cours d’eaux du fenua.
Ils sont 120 sur Tahiti. 78 font l’objet d’une étude. 30 ont été classés prioritaires, indique Jean-Paul Le Caill, directeur de l’Equipement. Mais pour l’heure, difficile de savoir où en est la mise en œuvre de ce plan qui devait également régler la question du curage, des extractions, créer un observatoire des rivières et des cours d’eaux et une commission spéciale. Albert Solia, ancien ministre de l’équipement avait promis que la moitié des mesures seraient lancées sous 6 mois. Nous en sommes très loin.