Le parc automobile du Pays dans un « état critique »

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Publié le 16/08/2018 à 13:10 - Mise à jour le 16/08/2018 à 13:10

Difficile d’y voir clair dans la gestion du parc automobile du Pays ! La CTC (Chambre territoriale des comptes) n’est d’ailleurs pas parvenue à dresser l’inventaire exact du nombre de voitures dont dispose actuellement l’administration dans son rapport portant sur la gestion de ces véhicules, de 2012 à aujourd’hui.

« La raison est simple : aucun service n’est à ce jour spécifiquement en charge de l’inventaire », soulignent les magistrats financiers.
Mais une chose est sure : ils sont nombreux, surabondants même. En 2016, 1 107 voitures étaient comptabilisées, soit un ratio d’un véhicule … pour 6 ou 7 agents de l’administration. Ce qui fait beaucoup.

Et ces véhicules sont de surcroît âgés : 82% ont plus de dix ans. Certains frôlent même la quarantaine. D’autres sont en panne, voire à l’état d’épave. Et leur enlèvement s’avère « inorganisé et défaillant. »

> Des véhicules polluants

En matière de pollution, le Pays ne montre pas non plus l’exemple. Bien qu’il incite particuliers et entreprises à se tourner vers les énergies vertes, la quasi-totalité de sa flotte fonctionne au moteur diesel. Elle laisse donc une forte empreinte carbone. Et les choses ne semblent pas évoluer. En 2016, sur les 26 véhicules achetés par le Pays, 25 étaient au diesel. 

Cette situation jugée aujourd’hui « très critique » par la Chambre est le fruit de la « défaillance des gestions passées », « sans vision globale  » et chiffrée. Car le parc est géré par différents services qui ne mutualisent ni leurs données, ni leurs moyens.

Il en résulte des achats « par à-coups », au gré des besoins. Et l’acquisition de modèles de voitures très variés. Pas moins de 36 marques coexistent ainsi dans le parc automobile, ce qui complique d’autant la gestion et l’entretien des véhicules.

 » Changement de méthodes drastique « 

Si la CTC constate que le Pays a entrepris des efforts depuis 2013, par exemple en luttant contre l’utilisation abusive des véhicules, elle estime qu’un « changement de méthodes drastique » s’impose désormais.

Notamment en créant une structure de direction unique qui aura la charge de gérer l’ensemble du parc automobile. Mais pour parvenir à une situation saine, la Chambre prévient que le Pays devra faire des efforts financiers.

Si elle considère que 400 véhicules suffisent aux besoins de l’administration, elle chiffre leur renouvellement sur 7 ans à 1,2 milliard de francs. La facture finale d’une gestion jusqu’ici « sans idée directrice » mais qui, espère la CTC, permettra sa « remise à niveau. »

J-B. C. 

 
 
 
 
 
 

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