Le pain va-t-il augmenter ?

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Publié le 12/01/2016 à 15:42 - Mise à jour le 12/01/2016 à 15:42

Le pain doit-il rester un produit de première nécessité (PPN)? C’est une question que le gouvernement se pose. Il réfléchit  à sortir la baguette de la liste des PPN. 
 
La baguette de pain serait un encouragement à grossir. Elle contribuerait à l’obésité, principal fléau sanitaire du Pays.
Le Dr Jean-Louis Boissin, endocrinologue, spécialiste en nutrition, explique : « Le pain c’est un aliment de base parce qu’il correspond à peu près à tout ce qui est besoin nutritionnel, en particulier en glucides, donc en sucres, parce qu’il y a beaucoup d’amidon. Il y a aussi des fibres qui permettent de digérer. Et il y a aussi des vitamines, dont des vitamines B qui sont importantes. » Mais il souligne aussi que : « dans le pain il y a plus de 50 % de sucre. Alors le problème c’est que c’est un aliment complet mais il ne faut pas en abuser. (…) Le problème c’est que la consommation en Polynésie dépasse largement ces quantités. Et quand je dis que c’est un aliment de base et complet, au niveau des fibres, des graisses et des vitamines, il ne faut pas rajouter des choses. Et quand on voit certains sandwichs : chao men, frites, mayonnaise … C’est sûr que là, on dépasse l’entendement. Et peut-être que là, le politique veut viser ce côté de malbouffe. »
 
Le pain reste donc un aliment avec des apports importants mais à consommer en quantités raisonnables et sans y ajouter gras et  sucre.

Ce produit de première nécessité est actuellement subventionné par le Pays, ce qui représente plus de 700 millions d’aide par an. 
Pour le gouvernement c’est non seulement, un encouragement à consommer un aliment qui contribue à l’obésité. Et d’un autre côté, il paie très cher les conséquences sanitaires de celle-ci. 

Et malgré les aides la baguette n’est plus rentable pour les points chauds. Ils voudraient donc pouvoir la vendre plus cher. 
Mais le gouvernement reste prudent. En France ou en Calédonie, où le pain n’est pas subventionné, la baguette est deux fois plus chère.
 
Et parmi les autres PPN qui contribuent à l’obésité, on trouve aussi le sucre et le lait concentré sucré. Là aussi, la question est délicate, car le gouvernement veut encourager à mieux manger, sans pénaliser les familles les plus démunies. Un vrai défi économique et sanitaire.
 

Rédaction web ( Reportage de Mike Leyral / Mata Ihorai)

Dr Jean Louis Boissin, endocrinologue spécialiste en nutrition

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