Le monde de la perle en pleine transition

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ÉCONOMIE - Le monde de la perliculture s’est fait entendre ce lundi matin lors d’une conférence de presse. En cause : la nouvelle loi du Pays entrée en vigueur en fin d’année dernière. Elle est censée restructurer la filière, mais selon certains producteurs, elle met en péril l’avenir de la perle de Tahiti.

Publié le 06/05/2019 à 15:49 - Mise à jour le 19/06/2019 à 11:08

ÉCONOMIE - Le monde de la perliculture s’est fait entendre ce lundi matin lors d’une conférence de presse. En cause : la nouvelle loi du Pays entrée en vigueur en fin d’année dernière. Elle est censée restructurer la filière, mais selon certains producteurs, elle met en péril l’avenir de la perle de Tahiti.

La perle de Tahiti serait-elle en danger ? C’est en tout cas l’inquiétude de certains perliculteurs. Réunis face à la presse ce lundi matin, ils évoquent une chute du cours de la perle.

Le prix moyen serait passé de mille à 500 francs depuis la fin d’année dernière. En cause selon eux, la nouvelle loi du Pays de 2017, qui autorise désormais la vente de rebuts, et la nouvelle classification avec la création d’une catégorie E.

« Les mesures qui ont été prises il y a des années pour avoir un temps d’attente pour que la perle soit de qualité n’existe plus, regrette Mia Williams, présidente du syndicat des petits et moyens perliculteurs de Polynésie. Donc c’est nuisible à l’image, c’est nuisible aussi pour l’environnement parce qu’il y a un impact de surproduction, c’est-à-dire qu’il y aura du travail en plus, donc de l’enchaînement qui n’est pas contrôlé. »

Autrement dit, la qualité de la perle serait maintenant noyée dans la masse avec le départ massif de rebus vers l’étranger, en plus des contrôles à l’exportation rendus non obligatoires.

La nouvelle loi devait aussi permettre la création d’un conseil de la perle et de comités de gestion, mais rien n’a encore vu le jour.

Aujourd’hui, ces perliculteurs attendent que les quotas de production prévus dans la nouvelle loi soient arrêtés. En attendant, selon eux, cette phase de transition risque de faire plonger le monde de la perle dans la crise.

Un avis qui n’est toutefois pas partagé par tous. Aline Baldassari, du syndicat professionnel des producteurs de perles, n’a pas la même lecture. Selon elle, « la loi prévoit une meilleure organisation. Elle n’est pas complètement appliquée et c’est ça qui fait qu’il y a problème. Mais le jour où elle sera appliquée, ce sera formidable. »

« Cette loi, on s’est battus pendant deux ans pour la faire, reprend-elle. Tout le monde n’était pas d’accord, mais elle a été votée à la majorité absolue des membres présents. C’est vrai que ça n’a pas avancé trop vite, mais je pense qu’on est au bout là. Il me semble que le conseil de la perliculture devrait être réuni très prochainement. Les membres ont été nommés il y a deux semaines. »

Une transition difficile donc mais qui devrait venir soutenir une économie de la perle encore fragile. Les perliculteurs inquiets ont envoyé un courrier au président du Pays la semaine dernière en espérant être entendus. Un label est en cours de création pour une reconnaissance de la perle de Tahiti.

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