Le Monarque de Tahiti, pas le plus menacé

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Publié le 22/03/2015 à 10:06 - Mise à jour le 22/03/2015 à 10:06

La semaine dernière, le journal Le Monde rapportait les résultats d’une étude publiée dans la revue scientifique Current Biology. L’université du sud Danemark a coordonné cette étude  qui classe les animaux menacés en fonction de leurs chances de survie. 

Parmi les 841 espèces les plus menacées, 15 seraient presque condamnées. Il s’agit d’amphibiens, d’oiseaux et de mammifères. La France se classe parmi les pays avec le plus d’espèces menacées et on retrouve dans la liste des 15 « presque condamnés », le Monarque de Tahiti (lire notre article précédent ICI). 

Pour Philippe Raust, président de la société d’ornithologie de Polynésie (SOP) Manu    , en ce qui concerne le fenua, le Monarque de Tahiti n’est pas l’espèce la plus menacée. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature en France (UICN) a classé 6 espèces d’oiseaux en danger critique d’extinction en Polynésie, selon le président de Manu-SOP. Parmi ces espèces : 3 monarques (celui de Tahiti, celui de Fatu Hiva et le monarque de Ua Pou), 2 martins-chasseurs et la gallicolombe des Tuamotu. 
En 1998, date à laquelle la SOP s’est lancée dans son sauvetage, seuls 12 Monarque de Tahiti ou ‘ōmāma’o étaient connus.  On compte désormais 46 oiseaux adultes et 17 couples dont 11 se sont reproduits en 2014. L’association a bon espoir de faire passer le Monarque de Tahiti d’espèce en « danger critique d’extinction » à espèce en danger, ce qui serait déjà un progrès. 

La situation n’est pas aussi encourageante pour les autres monarques. En 2012, il restait 920 Monarques de Fatu Hiva mais seulement 34 oiseaux dans les zones protégées en 2012, dont 3 couples fertiles, selon Manu-SOP. Le Monarque de Ua Pou, quant à lui, serait même éteint pour certains. 
Les menaces qui entourent le Monarque de Tahiti sont connues : rats, petite fourmi de feu, myconia ou encore oiseaux introduits. L’association sait comment préserver l’oiseau et les bénévoles sont très actifs. Dans les îles en revanche, il est plus difficile d’agir. La situation des autres monarques est donc plus critique. 

Mais pour Philippe Raust, l’oiseau le plus menacé du fenua ne serait pas un monarque. Il s’agirait de la Gallicolombe des Tuamotu, une espèce pour laquelle il est difficile de cerner les menaces, et qu’il est donc compliqué de protéger. Ajouté à cela l’éloignement des Tuamotu qui ne facilite pas la tâche des bénévoles et membres de Manu-SOP. 
Pour les membres de l’association, une sensibilisation accrue de la population permettrait de faire avancer les choses et de sauver de nombreuses espèces endémiques de la Polynésie. 
 

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