Le Lagoonarium de Moorea démonté

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Le lagoonarium de Moorea est en train d’être démonté. L'épilogue d'une bataille juridique de 13 ans. Les deux accidents survenus il y a un an et demi, n’ont pas arrangé les choses. Aujourd’hui la décision est sans appel. L’entreprise a entamé les travaux il y a 3 jours. D’ici vendredi il ne restera plus rien de ce projet culturel et environnemental qui a vu le jour il y a 20 ans.

Publié le 06/05/2021 à 10:58 - Mise à jour le 07/05/2021 à 11:08

Le lagoonarium de Moorea est en train d’être démonté. L'épilogue d'une bataille juridique de 13 ans. Les deux accidents survenus il y a un an et demi, n’ont pas arrangé les choses. Aujourd’hui la décision est sans appel. L’entreprise a entamé les travaux il y a 3 jours. D’ici vendredi il ne restera plus rien de ce projet culturel et environnemental qui a vu le jour il y a 20 ans.

Le lagoonarium de Moorea est en train d’être démonté. Reste le fare potee principal. D’ici quelques jours, il ne restera plus une trace des structures. Une procédure réalisée en urgence et que déplore le gérant des lieux, Matahi Pambrun : « On a survécu à la crise de la covid-19, on a maintenu les emplois, maintenu l’activité. On n’a pas survécu aux décisions de l’administration. Un peu de manque de bienveillance de leur part je trouve… On est sept familles à vivre directement de cette activité. Sept familles maintenant sans source de revenu… ».

La famille de Josué Maihi en fait partie. Il travaille au lagoonarium depuis 5 ans : « J’ai 4 enfants et une femme. Voilà… Une famille à nourrir. Avec cette fermeture c’est un peu compliqué. On repart à zéro. »

À terre, mama Metuareva loue son petit bout de terre au lagoonarium, il sert de parking. Elle est également en charge de l’encaissement des tickets des clients et elle leur vend quelques produits artisanaux. « Pendant 20 ans à peu près, ma fille et moi avons travaillé avec le lagoonarium. Une équipe sympa. (…) Ça me fait mal au coeur. Aujourd’hui on n’a plus de travail. comment on fait ? Où on va aller ? Où va-t-on chercher du travail ? »

Âgée de 25 ans, Hiriata a grandi ici. Elle a vu l’entreprise familiale évoluer et accueillir des milliers de visiteurs étrangers et locaux. Pas moins de vingt mille enfants ont bénéficié du programme de classe bleue. Il a permis de transmettre des valeurs culturelles et environnementales à travers la découverte de la faune et la flore marine.  « Je trouve ça dommage. C’est un beau produit qu’on nous enlève. C’est un outil de travail qui servait de support à l’éducation. On nous parle d’éducation, de biodiversité, d’environnement. Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? »

« On va demander une concession, cette fois en bonne et due forme, annonce Matahi. Vont-ils nous suivre ? Vont-ils faire preuve de bienveillance ? Si on nous chasse pour que quelqu’un d’autre prenne possession des lieux, évidemment ce ne serait pas normal. »

Le lagoonarium, c’est 20 ans d’histoire et de rencontres qui se terminent. Ce petit coin de paradis pourra-t-il renaître ? Seul l’avenir nous le dira.

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