Le gouvernement répond à l’UPJ, inquiet de son devenir

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Dans un communiqué intitulé "L’Union Polynésienne pour la Jeunesse fait-elle de la politique ?", le gouvernement a adressé un droit de réponse à l'UPJ, qui, en début de semaine, avait organisé une conférence de presse en déclarant, entre autres, être mis en difficulté après les derniers tours de vis budgétaires.

Publié le 15/12/2021 à 18:57 - Mise à jour le 16/12/2021 à 17:21

Dans un communiqué intitulé "L’Union Polynésienne pour la Jeunesse fait-elle de la politique ?", le gouvernement a adressé un droit de réponse à l'UPJ, qui, en début de semaine, avait organisé une conférence de presse en déclarant, entre autres, être mis en difficulté après les derniers tours de vis budgétaires.

Lundi 13 décembre, l’UPJ avait exprimé ses inquiétudes sur la baisse de fréquentation des centres qui est passé de 13 000 enfants en 2020 à moins de 7 000 cette année. Une situation liée, selon l’UPJ, à un abattement des dotations sur le Fonds d’Action Social de la CPS pour l’exercice 2021. Nahiti Teariki, vice-président de l’UPJ, invité de notre journal, avait alors déclaré : « on s’inquiète de notre devenir, parce qu’au niveau du gouvernement, on attend que notre président prenne une politique de jeunesse en réalité avec le terrain que nous traversons tous, et aussi une position de notre ministre ».

Le gouvernement a par la suite indiqué souhaiter répondre « aux critiques surprenantes et pour le moins injustifiées de l’UPJ ». En précisant qu’il « n’entend pas se lancer dans la polémique avec l’UPJ, mais il ne pouvait pas laisser sans réponses les accusations infondées portées par elle ».

Le droit de réponse du gouvernement :

« L’Union Polynésienne pour la Jeunesse, lors d’une conférence de presse donnée lundi 13 décembre 2021, a attaqué la politique du Gouvernement et plus particulièrement celle du Ministre en charge de la Culture et de la Jeunesse, sur 3 points : la pérennisation des crédits alloués aux bourses de vacances, la définition d’un plan pour la jeunesse et la non-application du pass sanitaire dans les CVL,
Le ministère en charge de la culture et de la jeunesse s’interroge et se demande pourquoi l’UPJ utilise les médias pour communiquer sur ces points alors qu’un dialogue permanent est instauré avec le ministère et les services du Pays ? L’UPJ a, par ailleurs, sûrement dû avoir du mal à trouver des points de revendications car les points évoqués sont tous infondés.

  1. L’UPJ a perçu directement une subvention de 20 millions de Fcfp en 2021, maintenue au niveau de celle de 2020 (22,5 millions de Fcfp) et en retrait par rapport en 2019 (35 millions de Fcfp) du fait de la crise sanitaire. Deux raisons expliquent cette diminution : d’une part, le fait que la crise sanitaire a eut pour effet à cause des confinements notamment, de réduire de manière significative le nombre d’activités portées en 2020 et 2021 ; et d’autre part, en raison de la situation budgétaire plus tendue au niveau du Pays qui a conduit le gouvernement a demandé à tous les services de réaliser quelques efforts. De fait, le budget total des subventions versées aux associations de jeunesse est maintenu aux alentours de 100 millions de Fcfp en 2020 et 2021 (contre 135 millions de Fcfp en 2019 avant la crise).
    Dans ces conditions, le ministère se demande comment l’UPJ peut évoquer un manque de reconnaissance du Pays et une baisse des subventions qui la mettrait en péril ?
  2. Le schéma directeur de la jeunesse est engagé par le Ministère en charge de la jeunesse, avec toutes les parties prenantes, et un rôle central confié à l’UPJ, celui d’administrer un questionnaire auprès des jeunes. Toutes les associations membres de l’UPJ sont associées aux réunions de travail et aux ateliers. Dans ces conditions, comment l’UPJ peut-elle demander un plan pour la jeunesse, alors qu’elle est directement associée aux travaux menés actuellement par le Ministère sur le sujet ?
  3. Enfin, l’UPJ dit non au pass sanitaire dans les centres de vacances. Or, il n’est pas prévu à ce jour que le pass sanitaire soit déployé dans le champ de la jeunesse, sauf dans les cas ponctuels d’activités de divertissement elles-mêmes soumises au pass sanitaire. Que souhaite l’UPJ sur ce point ? Leur attente est pourtant bien respectée…

Une médiatisation forte et intentionnellement polémique alors que ce n’était pas nécessaire et que le dialogue existe, des revendications complément infondées, sont autant d’éléments qui laissent à penser que l’UPJ fait de la politique.
Le Ministre en charge de la jeunesse rappelle ainsi à l’UPJ que l’association n’est pas là pour faire de la politique, mais pour fédérer les associations de jeunesse, et accompagner la jeunesse polynésienne. Un conventionnement entre le Pays et l’UPJ sera prochainement mis en place pour encadrer l’activité de l’UPJ et adosser les prochains financements à des objectifs, s’inscrivant notamment dans le cadre du schéma directeur de la jeunesse.
Au lieu de se positionner dans la critique infondée, l’UPJ devrait plutôt être force de propositions. À ce jour, le Ministère n’a reçu aucune proposition directe de l’UPJ concernant le schéma directeur de la jeunesse.
La jeunesse reste une des priorités majeures du Président, du Gouvernement, et particulièrement du Ministre en charge de la jeunesse. Tous les efforts et moyens sont mobilisés pour accompagner la jeunesse, indépendamment des contraintes budgétaires associées à la crise actuelle.
Le Ministre en charge de la jeunesse recommande donc à l’UPJ de se ressaisir et de concentrer ses efforts, non sur la communication ou la politique, mais sur le travail auprès des associations de son réseau, associations qui s’occupent, avec des bénévoles dévoués, des jeunes polynésiens en cette période de vacances scolaires et de fêtes. »

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