Le courant El Niño persistera jusqu’en 2016

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Publié le 09/09/2015 à 12:38 - Mise à jour le 09/09/2015 à 12:38

Depuis mars, la température au-dessus de la normale à la surface des eaux équatoriales du Pacifique augmente, ce qui fait qu’il y a « environ 95% de probabilités qu’El Nino persiste durant l’hiver 2015-16 dans l’hémisphère nord avant de perdre graduellement de son intensité jusqu’au printemps », précise le CPC.
La température dans certaines zones équatoriales du Pacifique demeurent en septembre 2,1 degrés Celsius au-dessus de la normale, a précisé lors d’une téléconférence de presse Mike Halpert, directeur adjoint du Climate Predictions Center de l’Agence Océanique et Atmosphérique (NOAA).

Cette hausse de la température pour la période de juin à août situe El Niño au troisième rang en intensité depuis le début des observations et relevés sur ce courant marin en 1950, a-t-il précisé.
Un tel réchauffement au-dessus de la normale n’a été enregistré qu’à trois reprises dans les annales au cours des 65 dernières années: 1972-73, 1986-88 et 1997-98.

Le seul impact notable pour le moment du retour d’El Niño concerne la saison 2015 des ouragans dans l’Atlantique nord, donnée comme ayant 90% de probabilité d’être moins active. Ce courant crée un phénomène de cisaillement des vents qui désamorce les tempêtes tropicales. 
En revanche, El Nino intensifie la formation de tempêtes dans l’est et le centre du Pacifique.
Mais les grands bénéficiaires du retour d’El Niño devraient être les Etats-Unis : selon le CPC, les précipitations devraient en effet être plus abondantes que la normale cet automne et durant l’hiver sur une grande partie du pays.
La Californie, en proie à une intense sécheresse depuis quatre ans, pourrait ainsi enfin recevoir des précipitations significatives.
« El Nino est en fait une bonne chose pour certaines parties des Etats-Unis comme les plaines du nord et le nord des Rocheuses », a relevé Mike Halpert. « Des études ont montré que les Etats-Unis sont un des grands gagnants d’El Niño économiquement avec des gains du PIB qui peuvent se chiffrer en milliards de dollars ».

D’autres pays sont plus beaucoup plus méfiants vis à vis de ce phénomène, à l’instar du Pérou, qui a renoncé à accueillir le rallye Dakar début 2016 : le gouvernement a souhaité faire d’El Nino une priorité nationale en s’assurant que l’ensemble des services de l’Etat soient en mesure de se mobiliser, le cas échéant auprès des populations qui pourraient être affectées.

En Polynésie française, les prévisionnistes ne possèdent pas encore d’éléments suffisant pour prévoir les impacts de El Niño. Deux scénarios classiques sont cependant évoqués : une formation de cyclones aux Tuamotu ou une formation de cyclones aux Marquises. Cette dernière possibilité pourrait être inquiétante…

Avec AFP

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