Rappelant que « Depuis 2010, le centre a disposé d’un budget annuel d’environ 750 millions Fcfp » la CTC note cependant qu’à « subventionnement constant, il apparaît que la performance du CFPA reste amendable et perfectible ».
Pour appuyer ses conclusions, l’organisme indique que « Le nombre de stagiaires formés par le CFPA n’a cessé de diminuer alors même que les publics en déficit de formation de plus de 16 ans n’ont cessé de croitre. Le CFPA forme ainsi environ 200 à 300 stagiaires de moins qu’il y a dix ans », précisant que « le point bas a été atteint en 2014, avec seulement 648 stagiaires ».
A ce sujet, elle note cependant que « En 2015, la tendance à la baisse n’était pas encore inversée, malgré une légère remontée à 668 stagiaires en formation ».
La CTC explique cette « érosion » par « un développement capacitaire non maitrisé ; les difficultés de recrutement de formateurs professionnels en nombre et en qualité et la baisse du subventionnement de la collectivité de la Polynésie française qui, en raison de sa très importante part dans les ressources du CFPA (95 à 98%), a surdéterminé les résultats du centre ».
Verdict: » Au final, le centre de formation a connu ces dernières années une sous-activité chronique ».
Sur le plan financier, la CTC remarque que malgré « la baisse tendancielle du subventionnement depuis 2010, le centre jouit d’une aisance financière peu contestable : son résultat net est positif, ses réserves représentaient en 2015 près d’une année de fonctionnement, avec en outre, un endettement très faible (…)En 2015, les réserves s’élevaient à plus d’un milliard (1,1), soit deux fois plus qu’avant 2013. »
Pour l’organisme, » Les axes de progrès concernent les moyens de pilotage du CFPA et plusieurs paramètres de gestion courante ». A ce titre elle préconise, » L’adoption d’un plan d’activation des réserves pour réduire progressivement la trésorerie oisive et relancer l’activité de formation. »
Plan d’activation qui selon la Chambre, « aurait en effet permis, la formation d’environ 1000 stagiaires par an pendant 5 ans sans augmentation de la subvention annuelle. Au total sur 5 ans, 1800 stagiaires supplémentaires auraient pu être formés par rapport à la quantité moyenne actuellement observée au centre (660) ».
Pour la CTC, il est essentiel de remanier la gestion. Pour ce faire, elle indique qu’il faut » Adapter la gestion des ressources humaines aux spécificités de la formation professionnelle. »
Expliquant, » L’effectif du CFPA comprend un nombre important d’agents employés dans des fonctions support. Pourtant dans la maquette d’organisation les fonctions support sont minoritaires et représentent environ 39 % ».
Dans les faits, la CTC note que « En 2016, sur 59 agents, 30 sont en poste dans des fonctions support. Il en résulte que les fonctions support représentent, très anormalement, 50% des postes occupés ». Ce qui implique que, « les effectifs des formateurs accusent un déficit très prononcé puisqu’il manque par rapport à la maquette d’organisation 18 formateurs (…) »
Pour sortir de cette situation, la chambre évoque les pistes suivantes « une réduction des effectifs de la fonction support et une relance du recrutement de formateurs professionnels par des voies contractuelles ».
Si l’institution reconnaît que « Le CFPA ne méconnait pas la formation de ses coûts et s’y intéresse », elle note cependant que « les outils informatiques et comptables dont il dispose, le conduisent à des analyses certes indicatives, mais relativement sommaires ». Pour la CTC, « L’environnement technique du CFPA doit en conséquence être réévalué ».
Enfin, dernier point, mais non des moindres: les formations. En ce qui concerne celles-ci, la chambre conseille » l’enrichissement du catalogue des formations » précisant que celui-ci « doit en priorité capitaliser sur les acquis des outils qui ont bien fonctionné, comme le conseil de perfectionnement, mis en place dès la création du CFPA (…) une composition plus ouverte de celui-ci, avec des membres désignés par le monde économique, et l’organisation plus fréquente d’enquêtes obligatoires auprès des entreprises feraient assurément progresser, de manière très sensible, le catalogue des formations ».
En conclusion, la CTC reconnaît que si « les voies et moyens pour améliorer la performance du CFPA sont exigeants et requièrent l’entière collaboration de la collectivité de la Polynésie française, tutelle et financeur de l’établissement », elle indique que « c’est à ce prix que le CFPA retrouvera un second souffle ».
1. Elaborer un plan d’activation des réserves au profit de l’activité de formation avec pour objectif, 1 000 stagiaires par an.
2. Négocier une convention d’objectifs et de moyens avec la collectivité de la Polynésie française.
3. Elaborer un plan d’entretien-maintenance et inclure l’impact des dépenses d’entretien –maintenance dans la décision d’investissement.
4. Investir dans une mise à niveau des systèmes informatiques du CFPA.
5. Faire appel pour le recrutement des formateurs à des personnels qualifiés recrutés sur contrat.
6. Rééquilibrer le rapport entre la fonction formation et la fonction support.
7. Clarifier les missions du CFPA dans les textes constitutifs en incluant explicitement la formation professionnelle des salariés.
8. Elaborer une stratégie de conquête des niches d’activité dans la formation professionnelle des salariés.
9. Participer à la compétition sur le marché de la formation dans le respect des règles de la concurrence.
10. Transférer des sièges de la collectivité de Polynésie française au conseil d’administration, à la représentation du monde économique.