Le CESEC favorable à un projet polynésien de l’enseignement agricole 2021- 2025

Publié le

Le CESEC a examiné un projet d’avis sur le projet polynésien de l’enseignement agricole 2021- 2025 (PPEA).

Publié le 15/11/2021 à 14:31 - Mise à jour le 16/11/2021 à 16:55

Le CESEC a examiné un projet d’avis sur le projet polynésien de l’enseignement agricole 2021- 2025 (PPEA).

Le CESEC rappelle que l’agriculture constitue un secteur socio-économique majeur qui doit être considéré comme prioritaire et un atout pour le développement économique et social de la Polynésie française. Elle constitue notamment une activité destinée à l’autoconsommation pour une partie de la population. Elle est également un bon moyen de maintenir les populations dans les îles éloignées.

Le CESEC considère néanmoins que le PPEA ne met pas suffisamment en lumière le lien entre les objectifs de la formation et l’insertion professionnelle et économique.

Il souligne que les principaux facteurs de réussite de l’insertion professionnelle et économique résident dans l’amélioration de l’organisation des filières agricoles et la création de débouchés pour les produits de l’agriculture locale. L’accès au foncier des nouveaux agriculteurs demeure un enjeu majeur et il doit être soutenu.

Le CESEC préconise que le PPEA soit adossé à des objectifs de production mesurables (en volume et qualité), par filières agricoles, afin de donner plus de visibilité à l’ensemble des acteurs du monde agricole. Ces objectifs n’apparaissaient pas à ce jour dans le Schéma directeur de l’agriculture.

Le CESEC considère qu’il convient de travailler sur l’image de l’agriculture et de ses métiers pour inciter les jeunes générations à envisager leur avenir dans ce secteur et dans les zones rurales. Il réitère en ce sens les recommandations de son avis n°52/2020. Il convient de promouvoir les expériences réussies (dites « success stories »).

Il propose de renforcer la formation et l’accompagnement des agriculteurs qui s’installent et créent leurs activités, afin d’améliorer leurs chances de réussite.

Il rappelle que les « vulgarisateurs » (professionnels de terrain apportant notamment des connaissances) sont un maillon utile pour les exploitations agricoles et préconise de réhabiliter ces métiers et leurs activités.

Sur le besoin de structurer les filières de la production et de valoriser les produits locaux, le CESEC recommande aux pouvoirs publics de soutenir l’innovation et d’encourager la création de nouvelles activités de transformation et de diversification des produits d’origines animale et végétale locaux, en améliorant les mesures d’aides et d’accompagnement pour ceux qui souhaitent s’inscrire dans une telle démarche, dans le domaine alimentaire, cosmétique et autres.

Le CESEC invite les décideurs à mener une réflexion autour de la dynamique des populations afin de comprendre les limites du développement de chaque filière agricole.

Il propose de mettre en place des pôles de compétitivité, basés sur le triptyque « recherche, enseignement, industrialisation » afin de dynamiser la recherche autour de la transformation de produits locaux et de prendre en compte les atouts et connaissances de l’économie circulaire.

Enfin, le CESEC relève que le PPEA ne tient pas compte des enjeux de développement de l’aquaculture[1] au sens large en Polynésie française et de ses potentialités de création de richesses et d’emplois. Ces enjeux méritent d’être valorisés dans la stratégie de développement de la Polynésie française et dans une vision à long terme plus ambitieuse.

De manière générale, les objectifs du plan de formation en Polynésie française méritent d’être redéfinis dans une vision d’avenir plus ambitieuse sur une période de 20 à 30 ans.

Il préconise en particulier de travailler sur les conditions de création d’un lycée de la mer en Polynésie française et recommande de renforcer les liens d’interactions et de complémentarité entre les formations de la Terre et de la Mer, en prévoyant des structures et des moyens adaptés.

Le CESEC recommande également que la carte des formations favorise les passerelles entre les différents types de filières. Il déplore que la formation continue, les possibilités de réorientations et de reconversions professionnelles ne soient pas prises en compte dans le PPEA. Aussi, le CESEC préconise qu’elles soient mises en place quels que soient les catégories de publics et les niveaux de formation.

Enfin, le CESEC rappelle la recommandation qu’il avait formulé dans son avis n°73/2017 du 31 janvier 2017 relatif à la Charte de l’Education : « (…) le Pays doit offrir à chacun la possibilité de nouvelles chances au risque de voir les jeunes décrocheurs ou en échec scolaire s’enfermer dans le renoncement. Ce sont tous les acteurs concernés, l’Etat, le Pays, les communes, les établissements scolaires, les équipes pédagogiques, qui doivent chercher, créer, innover, s’adapter dans le but de ne laisser aucun élève au bord de la route. »

La valeur et les qualités des métiers de l’agriculture et de l’aquaculture justifient amplement leur promotion.

Tel est l’avis du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel (CESEC) sur le Projet polynésien d’enseignement agricole 2021-2025 (PPEA) soumis à sa la consultation.

L’avis du CESEC a été voté à 41 voix Pour, 0 Contre, 0 abstention.


[1] Aquaculture : toutes activités de production animale ou végétale en milieu aquatique (eau douce, eau saumâtre ou milieu marin)

Dernières news