A nouveau l’institution tire la sonnette d’alarme. Le système de santé en Polynésie et son financement doivent être réformé. La chambre territoriale des comptes vient de publier un rapport accablant pour les exercices 2010 à 2013. La haute juridiction signale que ses recommandations n’ont pas été suivies d’effets.
Depuis 2010, la CTC alerte le Pays sur la nécessité d’élaborer un plan stratégique sanitaire et médico-social pour les 10 prochaines années. Il n’a toujours pas abouti ! Et pourtant, le système de santé coûte de plus en plus cher à la collectivité.
Le nombre de personnes en longue maladie a quadruplé en 10 ans. Elle s’élevait en 2008 à 24 milliards de francs, soit près de la moitié des dépenses de l’assurance-maladie.
En 2009, les cancers ont coûté 890 millions de francs Pacifique et les affections cardio-vasculaires 526 millions.
L’hypertension, l’obésité, le tabagisme, la consommation d’alcool et de cannabis progressent aussi de manière alarmante.
Il est donc urgent -selon la Chambre- d’améliorer l’état de santé de la population. Et la politique de soins repose sur la prévention et un système de santé organisé.
Parmi ses 13 recommandations, l’observatoire de la santé et du secteur social doivent être réactivés.
Elle recommande à nouveau le rattachement des hôpitaux périphériques au centre hospitalier de Taaone pour assurer les soins sur l’ensemble des archipels. Et aussi le recours à la télémédecine pour une meilleure gestion des évacuations sanitaires. Elle préconise également la fermeture des dispensaires là où il y a assez de médecins libéraux. Et pour garantir l’accès de tous aux soins, la CTC conseille de créer un tiers-payants sans charge pour le patient ou encore de refondre les statuts de la CPS.
La chambre territoriale des comptes espère que ces recommandations seront enfin suivies d’effets.
