Laurent Lebreton, nouveau contre-amiral, a pris ses fonctions

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Publié le 25/07/2018 à 14:23 - Mise à jour le 25/07/2018 à 14:23

Il est le nouveau commandant supérieur des Forces armées en Polynésie française : le contre amiral Laurent Lebreton se voit également confier le commandement du Centre d’expérimentations du Pacifique, des Zones maritimes océan Pacifique et Polynésie française et le commandement de la Base de défense de Polynésie française. 

Une cérémonie officielle de prise de fonctions était organisée ce jeudi matin sur la place d’armes de la caserne Broche. 

Dès les premiers échanges avec ses hommes et les invités présents : « Ia ora na » et « mauruuru » ponctuent déjà les phrases du nouveau contre-amiral. Le fenua, il l’a découvert il y a 23 ans : « C’est un plaisir de revenir », indique-t-il. « J’ai été affecté ici à l’été 1995. Je suis venu commander un patrouilleur : la Tapageuse, comme lieutenant de vaisseau, un an seulement. Il fallait que je revienne pour mieux découvrir encore la Polynésie française! C’était une année dense qui m’a permis de découvrir la Polynésie et les Polynésiens. A l’époque on disait  : la population n’est pas si nombreuse, mais son coeur couvre la zone économique exclusive de la Polynésie! Ca fait 5 millions de km²… » 

Lors de son année au fenua, Laurent Lebreton participe, de juillet 1995 à janvier 1996,  aux opérations « Nautile », destinées à assurer le maintien de l’ordre autour des atolls de Moruroa et Fangataufa, lors de la dernière campagne de tirs d’essais.

Nommé contre-amiral le 1er mai 2017, il revient en Polynésie pour deux ans. Sa lettre de mission? « La protection de l’ensemble du territoire, en essayant de se préparer pour être prêts à réagir et à aider les populations dans une zone du monde qui peut être soumise à des catastrophes. J’ai mémoire des inondations de janvier 2017… On doit s’assurer que chacun jouera son rôle le moment venu, en toute cohésion. C’est toujours un challenge de prendre un tel commandement. Le spectre de missions est très large. »

Être marin est-il un préalable fondamental pour commander les forces armées en Polynésie? « Je pense que oui », répond le contre-amiral. « Il faut avoir le sens aéro-maritime, et la notion de difficulté du milieu. J’en suis intimement convaincu. J’ai fait beaucoup d’Etat major inter-armées ces dernières années. J’étais à l’Etat major qui formait ces Etats majors là pour faire face aux éventuelles crises qu’ils pourraient être amenés à gérer. On s’est aperçus qu’en Polynésie, il est nécessaire d’être marin. Ca me paraît évident ». 

Passionné de navigation, le nouveau commandant des forces armées compte même s’initier au va’a :  » J’avais testé. j’ai vu les courses. On a une équipe ici, on va l’enrichir. Ca fait partie de la culture, et je pense que c’est bien de la partager. Pas à sens unique. Il faut se mettre dans la pirogue et essayer et y aller. C’est la connaissance du milieu, et ça, c’est une notion de marin. »
 
Laure Philiber 

 

La carrière du contre-amiral Laurent Lebreton

Issu de la promotion Ecole navale 1984, le contre- amiral Laurent Lebreton effectue sa campagne d’application des officiers de marine à bord du porte-hélicoptères « Jeanne d’Arc » en 1986.
 
L’année suivante, jeune enseigne de vaisseau, il est affecté comme chef du service aviation sur le transport de chalands de débarquement « Orage », avec lequel il participe à de nombreux exercices et missions opérationnels en métropole, en Afrique occidentale et en océan Indien.
 
Après avoir suivi le stage commandos à l’Ecole des fusiliers marins de Lorient en 1989, il choisit de servir dans les forces de surface et participe aux essais à la mer de la frégate antiaérienne « Jean Bart » en 1990.
 
En 1991, promu au grade de lieutenant de vaisseau, il sort breveté de l’Ecole missiles-artillerie et sert à bord du porte-hélicoptères « Jeanne d’Arc » en qualité de chef de service artillerie. Il est également instructeur au profit des jeunes midships au sein du groupe école d’application des officiers de marine (GEAOM).
 
En 1993, il est affecté sur la frégate antiaérienne « Cassard », au sein de la Force d’action navale. A la tête successivement des services autodéfense et défense de zone, il participe pendant deux ans, en mer Adriatique, aux opérations « Balbuzard » et « Sharp Guard » au large de l’ex-Yougoslavie.
 
En 1995, il est désigné pour le commandement du patrouilleur « La Tapageuse », stationné en Polynésie française. Il participe à de multiples missions de présence, puis les événements conduisent son unité à participer de juillet 1995 à janvier 1996 aux opérations « Nautile », destinées à assurer le maintien de l’ordre autour des atolls de Moruroa et Fangataufa, lors de la dernière campagne de tirs d’essais.
 
Promu en octobre 1996 au grade de capitaine de corvette, il rejoint Toulon pour prendre les fonctions de chef du groupement opérations à bord de la frégate anti-sous-marine « Jean de Vienne ». Cette fonction lui permet de prendre part à de nombreux exercices interalliés majeurs avec les marines de l’OTAN et dans le cadre de « l’Euromarfor ».
 
En 1998, spécialiste de la lutte au-dessus de la surface, il est nommé professeur à l’Ecole des systèmes des combats et armes navales (ESCAN), implantée au centre d’instruction navale de Saint-Mandrier. Deux ans pendant lesquels il enseigne les opérations aéromaritimes sous tous ses aspects, ainsi que l’emploi des systèmes de combat modernes.
 
Promu capitaine de frégate en octobre 2000, il intègre la 8ème promotion du Collège Interarmées de Défense.
 
En juillet 2001, affecté au bureau « bâtiments de surface » de la division « Programmes » de l’Etat-Major de la Marine, il occupe pendant trois années le poste d’officier de programme des futures frégates antiaériennes « Horizon », programme mené en coopération avec l’Italie.
 
De retour au sein de la force d’action navale en juin 2004, il est nommé commandant en second de la frégate antiaérienne « Cassard », puis commande la frégate furtive « Aconit » entre le 7 juillet 2005 et le 17 janvier 2007. Pendant 18 mois, il effectue de nombreuses opérations dans des contextes tendus, notamment au sein de la Task Force 150 Enduring Freedom. Il participe également à la première opération Narcops en Méditerranée, en coopération avec l’Espagne.
 
Il est promu capitaine de vaisseau le 1er octobre 2006.
A partir de janvier 2007, il mène à bien une réforme majeure de l’Enseignement militaire supérieur pour toutes les armées, directions et services, en tant que chargé de mission pendant 6 mois auprès du directeur de l’enseignement supérieur à Paris.
 
 
Il rallie en juillet 2007 le centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) de l’Etat-major des armées pour prendre le poste de chef J5 Europe. En charge de nombreux théâtres d’opérations ouverts, notamment dans les Balkans, il est également responsable du suivi des générations de forces pour toutes les opérations et alertes de l’OTAN et de l’UE pour les armées.
 
De l’été 2009 à l’été 2011, la marine lui confie les fonctions de Chef du Bureau « Emploi » de l’Etat-Major de la Marine au sein duquel il assure notamment les premières études sur la réintégration de la France dans la structure militaire de l’OTAN, dont la rédaction du premier DPCS (Defense Planning Capability Survey).
 
Auditeur de la 119ème session du SENIOR COURSE du Collège de défense de l’OTAN à Rome d’août 2011 à février 2012, il rejoint ensuite le centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) de l’EMA au poste d’Adjoint Marine. Il participe activement à la montée en puissance et à la conduite des opérations SERVAL au Mali (à partir de janvier 2013) et SANGARIS en RCA (à partir de décembre 2013), dans ses fonctions de haute autorité d’astreinte.
 
La Marine lui confie à l’été 2014 la fonction de chef de l’état-major opérationnel de la marine et d’adjoint à l’Amiral sous-chef opérations aéronavales à l’Etat-major de la Marine.
 
Le 29 aout 2016, il est affecté au Commandement pour les opérations interarmées (CPOIA), basé à Creil, en qualité de général adjoint opérations.
 
Nommé contre-amiral le 1er mai 2017, il est désigné pour prendre le commandement supérieur des Forces armées en Polynésie française, le commandement du centre d’expérimentations du Pacifique, des zones maritimes océan Pacifique et Polynésie française et de la base de défense de Polynésie française à compter du 26 juillet 2018.
 
Le contre-amiral Laurent Lebreton est officier de l’ordre de la Légion d’honneur, commandeur   de l’Ordre national du mérite, décoré de la médaille de la défense nationale échelon or avec agrafe « bâtiment de combat », de la médaille commémorative française et des médailles UEO et OTAN avec agrafes « ex- Yougoslavie ».
 
Il est marié avec un médecin spécialiste en rééducation fonctionnelle et est père de quatre enfants.

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