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Ce vendredi, une vente aux enchères a été organisée au siège du journal, à la Fautaua, pour vendre le matériel qui a permis l’impression du journal pendant 54 ans. Serge Leontieff, commissaire-priseur, a orchestré cette vente.
Il n’y avait pas de mise à prix de départ. Personne ne s’est prononcé pour racheter la rotative. Le commissaire-priseur explique : « La rotative, c’est une grande machine qui coûte horriblement cher. J’ai contacté beaucoup de professionnels pour qu’ils viennent et il s’avère que personne n’est venu. Je n’ai pas vendu la rotative. […] Je crois que personne n’en veut. Elle risque de partir à la ferraille. » Il y a quelques mois, l’entrepreneur Teva Sylvain aurait fait une offre à trois millions de francs mais n’a pas donné suite.
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Ce vendredi, seuls des particuliers sont venus pour acheter du matériel de bureau. Au total, la vente s’élève à 100 000 francs. Veroarii Montaron, propriétaire d’une quincaillerie, détaille : « Ce matin, j’ai pris des étagères, de la ferraille. J’en ai eu en tout pour 40 000 francs. Cela servira à notre atelier et à notre magasin. »
Salariés et anciens employés de La Rotative de La Dépêche ont aussi fait le déplacement. Heimana Tetaria, responsable de la maintenance, regrette que la machine sur laquelle il a travaillé pendant plus de 20 ans ne trouve pas de repreneur. Il souligne : « Cela me fait mal au cœur… J’ai 23 ans de service. Lui (NDLR : Dominique Auroy, P-dg du groupe), en quatre ans, il a tout cassé. Ça me fait mal… 15 salariés sont sur le carreau, ce n’est pas facile. »
Le responsable de la maintenance est un des rescapés. Il devrait commencer la semaine prochaine dans une autre imprimerie, qui appartient au concurrent.
> La descente aux enfers
Depuis le rachat du journal par son actuel directeur, c’est la descente aux enfers pour le groupe : fermeture des Nouvelles, suppression des éditions du week end, les ressources humaines du groupe ont fondu comme neige au soleil, à l’image du réseau de correspondants des îles. Certains affirment ne pas avoir été payés depuis plusieurs mois. Plusieurs salariés évoquent des retards de paiement des salaires.
Avec des dettes estimées à plusieurs centaines de millions de francs, le groupe a été placé en redressement judiciaire par le tribunal mixte de commerce il y a deux mois. Les créanciers ont jusqu’au 3 septembre pour faire valoir leur droit auprès du mandataire judiciaire.
Une période d’observation de six mois a été fixée. A l’issue, La Dépêche de Tahiti pourra continuer son activité si ses dettes sont épongées ou qu’un plan de redressement est accepté, à moins qu’un repreneur se fasse connaître. Sinon, le groupe connaîtra le même sort que Les Nouvelles.