Avec 5 cas positifs en l’espace de 72 heures, la Polynésie française est presque Covid-free. Mais comment éviter l’émergence d’une nouvelle vague de contamination, à l’instar de l’Europe, alors que se profile la réouverture des frontières d’ici un mois.
Le 15 juillet dernier, lors de la reprise des vols internationaux, la propagation des cas est rapidement devenue hors de contrôle. Deux mois plus tard, la Polynésie enregistrait son premier décès lié à la covid. Les partenaires sociaux redoutent un retour à la case départ.
« Je suis contre l’ouverture de nos frontières parce que nous n’avons pas tous été vaccinés, explique Maxime Hauata, membre du Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec). Est-ce qu’on ouvre pour les touristes ou est-ce qu’on ouvre pour les fonctionnaires qu’on doit emmener sur Tahiti ? Imaginons qu’il y a un professeur de Paris qui arrive, qui est vacciné comme on l’exige, et arrivé ici, il va aller à Hao et il est porteur de la maladie. Lui est vacciné, donc il est protégé. Mais les petits enfants aux Tuamotu, aux Marquises ? Ils ne sont pas protégés. »
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Depuis plusieurs jours, les partenaires sociaux se concertent. Ils souhaitent être reçus par les autorités. Car s’ils ne disent pas non à une réouverture des frontières, c’est à condition que des contrôles stricts soient appliqués.
« Nous sommes pour l’ouverture éventuelle des frontières à des conditions extrêmement strictes, indique Patrick Galenon, secrétaire général de la CSTP-FO. D’abord vaccination obligatoire. Comme il y aura toujours des dissidents ou des gens qui vont porter l’affaire en justice, à ce moment-là, ceux qui ne voudront pas se faire vacciner viendront ici avec une quarantaine stricte à leurs frais. Nous allons demander un rendez-vous aux autorités compétentes pour qu’ils nous reçoivent et que nous soyons entendus. On ne va pas faire l’erreur que nous avons faite l’année dernière, c’est-à-dire laisser faire. »
« Favorable si le contrôle strict est là, mais pas favorable s’ils viennent comme ça, comme aujourd’hui, déclare de son côté Atonia Teriinohorai, secrétaire général de O oe to oe rima. Déjà que partout dans le monde il y a de sacrées difficultés au niveau de la covid et ses variants, même en France ils sont en train de confiner d’autres régions, donc je ne pense pas que c’est une bonne chose aujourd’hui. »
Le calendrier de la levée des mesures de restrictions d’entrée au fenua devraient être au cœur des discussions entre le président du Pays et le chef de l’État à Paris ce mardi.