La raréfaction du foncier abordée à l’assemblée de la Polynésie française

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"Très prochainement, nous pourrons dire clairement si ce sont des popa'a qui ont acheté ou si ce sont des Polynésiens", a indiqué Tearii Alpha sur le foncier lors de la séance de questions au gouvernement, ce matin, à l'assemblée.

Publié le 07/10/2021 à 12:23 - Mise à jour le 07/10/2021 à 12:24

"Très prochainement, nous pourrons dire clairement si ce sont des popa'a qui ont acheté ou si ce sont des Polynésiens", a indiqué Tearii Alpha sur le foncier lors de la séance de questions au gouvernement, ce matin, à l'assemblée.

En ouverture de la deuxième session budgétaire, lors de la séance de questions orales au gouvernement, la représentante indépendantiste Eliane Tevahitua a attiré l’attention sur la problématique de la raréfaction du foncier en Polynésie. Un phénomène qui fait grimper les prix de l’immobilier. « La terre est convoitée par ces prédateurs des temps modernes avides de profits rapidement obtenus et de plus-values mirobolantes », a-t-elle jugé.

Une problématique « aussi vieille que la colonisation », selon Eliane Tevahitua qui a illustré ses propos en prenant pour exemple l’histoire de la vente de la vallée de la Papenoo, qui entre 1906 et 1948, date de rachat par le Pays, aura vu son prix de vente passé de 30 000 Fcfp à 2 920 000 Fcfp, soit une plus-value de 9 600%.

« La spéculation immobilière est toujours à l’œuvre dans notre Pays et les acteurs de cette spéculation ont juste changé de noms et de visage », a poursuivi la représentante des bleus. Sa solution : taxer les plus-values immobilières de 1000% et interdire la vente aux personnes qui ne résident pas depuis au moins 20 ans en Polynésie.

En réponse, Tearii Alpha s’est d’abord basé sur les données du colloque de l’UPF sur la propriété foncière, qui a eu lieu fin septembre. “Il n’y a pas de problèmes de terres en Polynésie, il y a des problèmes de parentés”, annonçait alors Tamatoa Bambridge, directeur au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Il a notamment mis en évidence l’émergence d’une nouvelle logique foncière basée sur le propriétarisme, depuis le contact entre les Polynésiens et les Européens.

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Le vice-président du Pays a demandé plus de temps, assurant qu’une analyse plus fine des transferts immobiliers est en cours de réalisation par le receveur conservateur des hypothèques, en liaison avec les notaires. « Très prochainement, nous pourrons dire clairement si ce sont des popa’a qui ont acheté ou si ce sont des Polynésiens avec bien sûr un pouvoir d’achat élevé qui se sont portés acquéreurs de ces biens », a assuré Tearii Alpha.

Il dit également se pencher sur la règlementation des droits d’enregistrement, de transcription et de publicité foncière, afin de voir si les moyens statutaires d’aujourd’hui permettent de différencier le « redevable polynésien domicilié en Polynésie d’un redevable non domicilié en Polynésie depuis une certaine durée ». « Nous souhaitons éviter la bulle immobilière », a rajouté Tearii Alpha.

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L’impôt sur la plus-value a fortement augmenté en 2021. Alors qu’on constatait des baisses de moins 25% entre 2018 et 2019, moins 14% en 2019, l’impôt sur la plus-value a fortement augmenté sur les 9 premiers mois de 2021.

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