La pénurie de marchandises se fait sentir aux Australes

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Publié le 29/09/2017 à 12:40 - Mise à jour le 29/09/2017 à 12:40

A Tubuai, depuis que le navire Tuhaa pae IV ne peut plus desservir l’île, le gaz, le gasoil, le chlore qui sert à traiter l’eau, et certaines denrées viennent à manquer. Les policiers municipaux interviennent dans les quartiers afin de rappeler aux habitants la nécessité de faire bouillir l’eau afin de pouvoir la consommer et dans l’ unique station de service de l’ île, seul l’essence est encore disponible.
 
Pour l’heure, aucun n’a été moyen n’a été déployé afin de faire parvenir au moins les produits de première nécessité. Les cas des nourrissons, des femmes enceintes, des personnes âgées, ou encore des personnes à la santé fragile, sont au cœur des préoccupations.
 
« C’est la m…. » Loana ne mâche pas ses mots. « J’ai entendu dire que le bateau est en panne, mais il faut trouver un moyen pour nous ravitailler. On ne peut pas rester comme cela. Si on peut stocker la nourriture, le souci c’est l’eau. On nous a dit qu’il fallait bouillir l’eau. Mais qu’est-ce que le gouvernement fait. Cela ne va plus du tout. »
 
Pour Moeha, c’est une situation catastrophique. « Je tiens une pension de famille et à cause du manque d’essence, je dois limiter mes trajets, mes excursions. Mais le plus gros problème, c’est au niveau de l’eau potable. On nous a dit que l’eau n’allait plus être potable par manque de produit. Cela devient une question de santé ». Pour elle, il faut affréter des avions. « Le casa de l’armée pourrait au moins amener les produits nécessaires comme le chlore pour traiter l’eau, du riz, du sucre et des couches. On a aucun signe de l’Etat ni du Pays. »
 
Pour faire face à la situation, Patrice Colombani propriétaire du Tuhaa Pae IV, a affrété le Mareva Nui pour transporter les marchandises sur les Australes, ce qui représente jusqu’à 900 tonnes de fret. « Nous venons d’affréter le Mareva Nui, pour un voyage d’une dizaine de jours, où il desservira les cinq îles des Australes ».
 
Le Tuhaa Pae pour l’heure est toujours en réparation et en attente de pièces qui doivent arriver par avion depuis Marseille. « On devrait les récupérer d’ici deux semaines et le temps de monter les pièces, le navire sera opérationnel d’ici la fin du mois d’octobre. »
 
Le problème est que le Mareva Nui ne fera qu’une seule rotation, au lieu des deux souhaitées par Patrice Colombani, les armateurs du Mareva Nui ne souhaitant pas abandonner leur liaison régulière et donc une fois revenu des Australes, le bateau reprendra la route des Tuamotu.
 
« C’était le seul bateau de disponible, les autres comme le Marie Stella ou le Taporo sont surchargés et ne pouvaient pas se faire affréter. » L’affrêtement du Mareva Nui revient à l’armateur à un peu plus d’un million par jour. Il y a onze jours entre la navigation et le déchargement de la marchandise aux escales pour rallier Rapa.
 
Ce n’est pas la première fois que le Tuhaa Pae fait appel au Mareva Nui, selon Viriamu Fougerouse armateur du Mareva Nui.  « Avec l’ancien Tuhaa Pae, c’était assez fréquent, mais depuis qu’ils ont acquis le nouveau, c’est la première fois ».
 
Pour l’heure, seul le Tuhaa Pae IV, dessert les Australes et ce n’est pas faute aux armateurs du Mareva Nui qui avait une demande de licence qui ne leur a pas été accordée. « Notre demande a été rejetée car le schéma directeur oblige à avoir des navires de moins de trente ans pour renouveler la flotte. »
 
Le Mareva Nui accostera à Rimatara lundi après-midi, il se présentera à Rurutu, le  mardi, Mercredi il sera Tupuai, jeudi à Raivavae et samedi à Rapa.
 

Rédaction Web avec Esther Parau-Cordette

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