« Alors précisément sur ces deux espèces alors qu’il existe une vingtaine d’espèces de cétacés en Polynésie, on a ciblé sur les baleines à bosse et les dauphins à long bec parce que ce sont les espèces les plus sensibles et les plus vulnérables à l’homme. Tout simplement parce qu’elles se rapprochent des côtes, et on peut voir beaucoup de baleines à bosse et de dauphins à long bec que la vingtaine d’espèces qui existe en Polynésie. Donc on cible sur ces deux espèces pour renforcer notre communication et expliquer les comportements surtout. On rappellera bien-sûr les règles d’approche, mais on insistera sur les comportements des animaux, pour savoir à quel moment on les perturbe et à quel moment on peut faire des observations sans les déranger. »
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Quand on parle de harcèlement, ce n’est pas un mot exagéré ?
« Ce n’est pas exagéré. Le harcèlement, dans notre jargon, signifie tout dérangement de l’animal induit par l’homme. C’est-à-dire tout changement du comportement de l’animal induit par l’homme. Par exemple, la baleine ou le dauphin sont au repos, l’homme arrive très vite en bateau -et souvent, c’est ce qui les dérange- et donc ils repartent au large. En repartant au large, on le met face à leurs prédateurs, et c’est ce qu’il faut absolument éviter. D’ailleurs, on parlant de prédateurs, les orques qu’on adore, qui sont des dauphins aussi, sont bel et bien présentes dans nos eaux toute l’année, et elles présentent un danger pour les baleineaux et les dauphins. L’homme ne fait pas partie de son régime alimentaire, que l’on ne s’inquiète pas. En revanche, elles se nourrissent soit de poissons soit de mammifères marins. Et c’est ce qu’il faut éviter. »
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« En fait, quand on perturbe les animaux, les dauphins à long bec et les baleines viennent près des côtes et dans les baies pour se mettre à l’abri des prédateurs et pour se reposer. (…) Le repos correspond au sommeil de l’homme, mais on parle de repos chez les cétacés parce qu’ils sont toujours en mouvement et ils ont toujours une activité cérébrale pour pouvoir remonter respirer. Parfois, c’est vraiment de la méconnaissance qui fait que les gens ne le font pas exprès et vont déranger les animaux. »
« Lorsque le whale watching est bien pratiqué, -d’ailleurs il y a un label de whale watching pour les professionnels les plus respectueux- il n’y a pas de raison de les déranger. Et ces gens-là aussi sont formés pour savoir à quel moment ils vont les déranger, et là, il ne faut pas hésiter à arrêter l’observation. Donc on stoppe l’observation ou on recule beaucoup. »
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« Les particuliers, on les forme comme on peut, avec des conférences ou en allant les voir directement sur l’eau. »
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