La fourniture d’Internet dans les îles se retrouve au tribunal

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Publié le 08/11/2017 à 11:54 - Mise à jour le 08/11/2017 à 11:54

Ce jeudi matin au tribunal correctionnel l’OPT et sa filiale Vini étaient convoqués devant le tribunal correctionnel pour tromperie et tentative de tromperie. Sur le banc des parties civiles, quinze plaignants. Pour la plupart des gérants ou propriétaires de pensions et hôtels de Rangiroa. L’audience a finalement été renvoyée au 28 août 2018 au vu de la complexité du dossier et à la demande des avocats de l’OPT et Vini qui souhaitent plus de temps pour préparer leur défense.

C’est un dossier très attendu en fait par de nombreux internautes des archipels éloignés. Une affaire qui avait été révélée au grand public par le magazine Tahiti Pacifique Hebdo en 2016. Au départ, des plaintes de professionnels de Rangiroa avaient atterri sur le bureau de la direction générale des Affaires économiques : ils dénonçaient tous un débit ridicule et très loin de ce que leur promettait leur forfait. Un agent de la DGAE avait alors mené une enquête fouillée concluant à l’infraction pénale de tromperie. Selon ce rapport, les techniciens auraient alerté très tôt la direction de l’OPT que le haut débit promis dans les îles étaient impossible à fournir, à cause notamment de la saturation de la capacité satellitaire.

Avant même les premières offres proposées au public dans les archipels en 2013, les problèmes étaient visiblement largement connus en interne. Une enquête qui avait fini sur le bureau du procureur. Deux ans plus tard et après que les gendarmes ont complété l’enquête de la DGAE sur le terrain, l’affaire était donc renvoyée en correctionnelle. Le groupe OPT, longtemps silencieux dans cette affaire, a publié ce jeudi un communiqué dans lequel il explique que cette action judiciaire « suscite une totale incompréhension ».
Dans ce communiqué Jean-François Martin (PDG de l’OPT) conteste les accusations formulées par la DGAE et les quinze plaignants : « Si la nature même des offres ADSL peut conduire à des situations de congestion ponctuelle du réseau, car dépendant de paramètres tels que le nombre d’utilisations simultanées des connexions et les usages, les débits annoncés sont des débits maximum qui étaient régulièrement atteints » affirme-t-il tout en précisant que « les offres commercialisées en 2013 ont rencontré un succès plus important que prévu, nécessitant des changements d’équipements et des capacités satellitaires supplémentaires très coûteuses (90 millions de FCFP/an) qui ont été ajoutées progressivement ». Il note aussi que « l’Internet ne relève pas des missions de service public, mais que le Groupe OPT assure toutefois, seul, cette mission de quasi service public ».

En guise de conclusion, Jean-François Martin rappelle que « le groupe OPT a décidé de déployer à ses frais le nouveau câble sous-marin domestique Natitua qui desservira une partie des îles Tuamotu et des Marquises, ce qui permettra d’apporter de meilleurs débits aux populations des îles concernées ». Un câble qui devrait être opérationnel fin 2018.

Rédaction web

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