Si en Polynésie, on réalise des greffes depuis 2013, l’an dernier, seuls 10 patients sur les 122 inscrits ont pu bénéficier d’une greffe rénale. Et selon l’association Don de vie, le refus est souvent associé à la culture polynésienne, vue par certains comme un frein.
Pour Edgar Tetahiotupa, membre de l’association Haururu, le don d’organe est un concept récent et dans la conscience populaire, il y a une notion d’appartenance. C’est pourquoi les familles polynésiennes sont souvent récalcitrantes. « La situation actuelle pose la question de la vie et de la continuité de la vie. Il y a énormément de gens ici qui ont besoin d’organes et nous on commence à entrer dans cette phase où peut-être il faut changer une certaine manière de voir. Et donc est-ce qu’on est prêts nous à donner notre organe ou ceux de nos proches pour d’autres personnes qu’on connait ou qu’on ne connait pas pour que la vie puisse continuer ? »
Accepter de faire un don d’organe à un membre de la famille ou un proche avec qui la personne a des liens forts depuis au moins 2 ans est tout à fait possible. Les donneurs peuvent vivre avec un seul rein de manière tout à fait normale. L’histoire culturelle entre-t-elle en contradiction avec cet élan de solidarité ? « Il y a énormément d’objets où on trouve des os, où on trouve des mèches de cheveux, où on trouve des ongles peut-être ou autre chose. mais en fin de compte on prend une partie d’un membre décédé, d’un ancêtre, pour pouvoir faire revivre cet ancêtre à travers cette partie de ce membre au travers d’un quelconque objet. On prend le mana de l’ancêtre et on le fait revivre. Donc il y a pour ainsi dire une transplantation de cet objet sur un autre objet. Et donc il n’y a pas de contradiction. »
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La greffe d’organe permet aux donneurs de sauver des vies et aux receveurs d’avoir une seconde chance de vivre pleinement et de faire honneur au donneur en ayant une vie exemplaire.