La CTC pointe l’absence de « stratégie de développement » du port autonome

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Publié le 02/09/2018 à 7:30 - Mise à jour le 02/09/2018 à 7:30

La Chambre territoriale des comptes (CTC) a mis en ligne son dernier rapport sur le Port autonome de Papeete. Globalement, l’institution pointe un manque de rigueur dans la gestion du port. 

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Selon la CTC,  « il est impératif » que le Port autonome s’adapte aux effets de la mondialisation « et qu’il se dote rapidement d’une stratégie de développement » : « le site de la plateforme de stockage et de manutention des marchandises internationales est saturé depuis longtemps, et bon nombre de navires cargos sont obligés, pour pouvoir franchir la passe de Toata en toute sécurité, de diminuer leur tirant d’eau en ne chargeant pas au préalable tout le fret à bord. Au surplus, alors que l’élargissement du canal de Panama est connu depuis 2007, le Port n’a toujours pas effectué le choix entre le statut de port secondaire ou celui de devenir une plateforme centrale des échanges dans le Pacifique sud, ou encore décider d’une autre option, comme simplement d’adapter ses installations à des navires de taille plus importantes. Les hésitations successives constatées doivent désormais laisser place à des choix stratégiques pérennes. »  

 

> Des tarifs préférentiels, un manque à gagner de près de 2 milliards de Fcfp

Manque de rigueur aussi concernant la gestion du domaine portuaire. La CTC note que le Port « met à disposition de nombreux biens immobiliers sous la forme d’autorisations d’occupation temporaire de son domaine public » mais que « de nombreuses remises de tarifs sont accordées par le Port aux occupants du domaine public portuaire, trop souvent au cas par cas. La Chambre estime que ces tarifs préférentiels engendrent un manque à gagner pour le Port de près de 2 Mds de F CFP entre 2012 et 2017. Ce montant représente le double de la dépense moyenne annuelle d’investissement. » 

> Le maintien de l’indemnité de départ versée « quel que soit le motif de départ »

La masse salariale du Port reflète elle aussi un manque de rigueur. La Chambre note qu’elle reste assez stable « alors que les effectifs ont été réduits de 12 agents » : « le Port n’a porté l’essentiel de ses efforts que sur la réduction des effectifs, sans que le statut ancien et coûteux de ses personnels ne soit remis en cause. Une tentative de réforme a bien été engagée en 2013, mais celle-ci n’a pas abouti, suite à un mouvement social. La modernisation du statut du personnel du Port reste une impérieuse nécessité. »
La CTC pointe du doigt le maintien de l’indemnité de départ :  « Cette prime peut être versée quel que soit le motif du départ, y compris pour faute. Après simulation budgétaire, la dépense potentielle correspondant à cette prime représente un budget de 865 MF CFP. »

Consultez le rapport de la CTC en intégralité en cliquant ICI

Les recommandations de la CTC

Recommandation n° 1 : Reconsidérer la composition du conseil d’administration en vue de garantir à la fois l’autonomie de gestion de l’établissement public et la réalité de l’exercice de la tutelle de la part du gouvernement.

Recommandation n° 2 : Demander au gouvernement de formaliser et d’adresser une lettre de mission au directeur général en cohérence avec le plan stratégique qui reste à définir.

Recommandation n° 3 : Relancer la démarche qualité.

Recommandation n° 4 : Produire un plan pluriannuel d’investissement.

Recommandation n° 5 : Se doter d’un outil de prospective financière.

Recommandation n° 6 : Définir une politique équitable et protectrice des intérêts financiers du Port en matière d’autorisations d’occupation temporaire.

Recommandation n° 7 : Arrêter un périmètre du domaine portuaire en cohérence avec la stratégie de développement du Port qui reste à définir.

Recommandation n° 8 : Inscrire un objectif pluriannuel d’évolution de la masse salariale, adossé à un organigramme cible.

 

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