La CTC émet des doutes sur la maîtrise du projet de la ferme aquacole de Hao

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Publié le 21/09/2017 à 9:43 - Mise à jour le 21/09/2017 à 9:43

Rappelant que l’objectif du projet d’aquaculture industrielle, vise au terme de 15 années une production annuelle de 50 000 tonnes de poissons, la CTC estime que « Le cœur du projet ne paraît pas maitrisé ».
 
Et de préciser: « L’activité principale qui correspond à l’élevage des poissons adultes devrait être sous-traitée à des éleveurs locaux, les ‘aquaculteurs porteurs de projet’. Il faut donc comprendre que lorsque Tahiti Nui Ocean Foods annonce une production annuelle de poissons de 50 000 tonnes, est évoqué de fait le volume qui est à la charge des professionnels patentés polynésiens ».
 
Pour la chambre, « L’articulation du projet prévue dans le contrat implique que les patentés polynésiens, à ce jour inconnus, vont assumer la majeure partie du risque environnemental. Or, les modalités et l’étendue des transferts de technologies dont devraient bénéficier ces professionnels polynésiens, élément essentiel dans le succès de l’opération, ne sont pas connues, trois ans après la signature du contrat de partenariat ».
 
Indiquant que « Les poissons adultes, comme précisé auparavant seront élevés pour leur prise de poids dans des bassins gérés par des sous-traitants locaux », la CTC cite l’ Institut national de la recherche agronomique, qui estime qu’il faut, « Trois kilos d’aliments pour 1 kg de poissons produits en moyenne » et en déduit que « Ce projet pourrait nécessiter la production de près de 150 000 tonnes d’aliments, dont une partie proviendrait nécessairement de la pêcherie minotière*« .
 
En outre,  la CTC note que « Les premières analyses conduites par les services de la collectivité mettent en doute la capacité du lagon d’Hao à absorber l’activité de production complète, soit 50 000 tonnes annuelles: d’autres lagons seront donc incorporés au projet, sans pour autant avoir fait l’objet d’une étude de repérage ».
 
Ce que reconnaissait Tahiti Nui Ocean Foods, par la voix de son Pdg Wang Cheng, qui pense disposer des cages dans d’autres atolls des Tuamotu, comme Amanu, en s’engageant à ne pas s’approcher de ceux qui ont déjà une activité économique, comme le tourisme ou la perle. 
 
En conclusion, l’autorité invite « La collectivité, de ne s’engager dans des projets d’investissement d’envergure internationale qu’après avoir conduit un examen complet des risques environnementaux encourus ».
 

Rédaction Web
 
*La pêche minotière est une pêche industrielle intensive destinée à alimenter les filières industrielles par des petits poissons pélagiques de faible valeur commerciale, que l’on transformera en farines et huiles de poisson pour l’aquaculture
 

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