La création d’un observatoire des flux migratoires et des investissements évoquée

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Ce jeudi en séance à l'assemblée de la Polynésie, le président du Pays s'est exprimé sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie et les conséquences pour le fenua.

Publié le 04/11/2021 à 12:11 - Mise à jour le 05/11/2021 à 9:53

Ce jeudi en séance à l'assemblée de la Polynésie, le président du Pays s'est exprimé sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie et les conséquences pour le fenua.


En 2018, une « mission d’information sur les conséquences du référendum d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie pour la Polynésie française » a été créée. Objectif : s’interroger sur les répercussions du scrutin et l’avenir des ressortissants polynésiens installés sur le Caillou.

La Polynésie et la Nouvelle-Calédonie sont particulièrement liées a rappelé ce jeudi en séance de l’assemblée le président Edouard Fritch. Des liens « de sang » car des milliers de Polynésiens sont installés en Nouvelle-Calédonie et ont parfois fondé une famille avec des locaux. Des liens économiques mais aussi historiques.

En avril dernier, une étude réalisée par l’institut Quidnovi a été présentée en commission. Elle révélait que plus de 9 000 personnes préfèreraient vivre en Polynésie si la Nouvelle-Calédonie choisissait de rompre avec la France…

« Pour citer quelques inquiétudes qui animent en ce moment les cercles avisés sur le sujet, il y a les craintes d’un retour massif d’une partie des familles polynésiennes installées sur place de longue date, l’arrivée de flux migratoires importants de néo calédoniens ou de métropolitains désirant quitter la Nouvelle Calédonie, et les conséquences de ces arrivées sur le prix l’immobilier à Tahiti et à Moorea.
Mes chers amis, ne tombons pas dans la psychose d’un envahissement de nos iles, car la réalité n’est pas celle-là et il faut raison gardée sur le sujet »
, a déclaré ce jeudi Edouard Fritch.

Protéger l’emploi local

Selon le président, après enquêtes, la Polynésie ne serait finalement « pas la destination de premier choix des Calédoniens. L’Australasie et la Mélanésie resteraient leur choix de prédilection. » 

« De notre côté, le cas échéant, nous saurons accueillir avec dignité celles et ceux qui veulent venir ici partager leurs vies et leurs compétences. Je pense bien évidemment aux calédoniens d’origine polynésienne qui ont toute leur place ici. Je sais qu’ils nous apporteront leurs expériences et leurs savoirs faire qui, dans certains domaines d’activité, nous font encore défaut. Je pense aussi aux calédoniens qui aiment notre Pays et qui voudront investir ici pour construire l’avenir et nous aider à consolider notre modèle économique. »

Dans son discours, le président du Pays a évoqué la création « d’un observatoire des flux migratoires et des investissements » notamment en vue de « protéger l’emploi local. Comme vous le savez le dispositif existe déjà et il suffira bien évidemment de le respecter. En matière de spéculation foncière, selon les échanges que je viens d’avoir avec le Président de la chambre syndicale des notaires, l’envolée des prix résulte pour le moment plus de la rareté des biens à vendre que d’une demande forte provenant de Nouvelle Calédonie. Le sujet est important, j’en conviens, et je demanderai à la direction des Affaires foncières de suivre le sujet de près. Les autres points évoqués dans votre rapport qui concerne l’orientation des investissements et la création d’une délégation à Nouméa feront l’objet d’une expertise de la part du gouvernement. »

L’axe indopacifique et les conséquences de la politique dans la région

Le président du Pays a également rappelé l’intérêt de coopérer avec la Nouvelle-Calédonie sur les plans économiques, culturels et sanitaires, ainsi qu’avec tous les pays et tous les acteurs de sa région Pacifique.

« Depuis le passage du Président Macron au mois de juillet dernier, les nouveaux enjeux supranationaux figurant dans l’Axe Indopacifique ont été « bousculés » par l’initiative AUKUS menée par les Etats unis, l’Australie et la Grande Bretagne, sans oublier celle de la Route de la soie portée par la Chine.

Notre position géographique centrale dans le grand Pacifique sud, nos liens indéfectibles avec la France et indirectement avec l’Europe nous placent de fait au cœur du débat. Nous devrons l’intégrer dans nos propres ambitions locales et régionales. (…) Nos collectivités d’outremer du Pacifique n’ont ni les moyens d’agir seules, ni ceux de s’opposer aux grandes manœuvres diplomatiques en cours. Il faudra faire avec et, en concertation avec la France, pour gérer au mieux nos intérêts dans ce nouvel environnement. Nos petites collectivités ont des défis plus importants à relever notamment ceux qui concernent leur développement durable et inclusif.
Nous sommes en revanche favorables à des accords de coopération gagnant-gagnant avec l’ensemble de nos partenaires régionaux, dans le respect de nos valeurs, de notre autonomie politique et de notre culture ancestrale.
« 

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