« Jean-Pascal Couraud était un homme d’engagement »

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Publié le 14/12/2017 à 14:49 - Mise à jour le 14/12/2017 à 14:49

« Idéaliste », « droit », « homme de conviction » : les adjectifs sont nombreux pour définir Jean-Pascal Couraud selon Dominique Morvan. Amie du journaliste dans les années 1980 et 1990, elle en garde un souvenir ému 20 ans après sa disparition :

 « C’était un excellent journaliste. Il écrivait vraiment très bien, il avait une plume. Personnellement, c’était quelqu’un qui avait le sens de l’amitié au plus haut niveau. »

Son amie se rappelle un homme engagé et prêt à lutter pour ses idéaux… Dominique Morvan l’a souvent écouté parler de ses dossiers.

« A lui tout seul, il a porté plusieurs combats. Cela a duré pendant plus de 10 ans. Cela a été très long et pénible pour lui. Mais il portait ça parce qu’il avait vraiment cette conviction profonde. C’était un homme d’engagement. »

Selon ses proches, le plus grand combat de JPK était la lutte contre la corruption. En tant que journaliste aux Nouvelles de Tahiti, sa liberté de ton et de plume a agacé plus d’un homme politique.
 
L’avocat de la famille Couraud, James Lau, livre son sentiment :

« Pour moi, JPK représentait une autre conscience : il faisait partie de ceux qui ont refusé les compromissions de l’époque et tout un système que même l’Etat aujourd’hui dénonce. JPK a été l’un des premiers à le dénoncer et un des farouches défenseurs des gens qui refusaient ce système. »

​Un lanceur d’alerte

20 ans après sa disparition inexpliquée, la famille et les amis de Jean-Pascal Couraud estiment qu’il a laissé un héritage à la société polynésienne.

Pour Dominique Morvan, JPK a été le bâtisseur d’une vie politique plus juste. Elle déclare :

« Je pense qu’il a vraiment laissé des traces importantes et il a contribué à la moralisation de la vie politique en Polynésie. Il y a eu des années de corruption, elles sont derrière nous. Jean-Pascal a contribué à ça. Jean-Pascal serait là il serait beaucoup plus modeste, il dirait qu’il a apporté sa contribution en tant que journaliste. »

Une vision en partie partagée par l’avocat Jean-Dominique Des Arcis. JPK a collaboré avec lui sur plusieurs dossiers dans les années 1990. Pour l’avocat, une fois aux côtés de Boris Leontieff, Jean-Pascal Couraud n’était plus journaliste. « Il avait dans l’objectif de remplacer Gaston Flosse par Boris Leontieff. »

Il n’oublie pas cependant le journaliste qu’il a été. Selon l’homme de loi, le journaliste était comme un lanceur d’alerte, un veilleur. Seul regret : que sa mémoire ne perdure pas. Maitre Des Arcis précise :

« Objectivement, nous avons la mémoire courte. Nous oublions tout ce qu’il s’est passé du temps de Flosse. »

Les proches de JPK se refusent à y croire. Ils s’attèlent à ce que son histoire et ses combats ne tombent pas dans l’oubli. 20 ans après sa disparition, l’esprit de JPK perdure selon eux. Benoît Collombat, qui signe une enquête sur la disparition du journaliste, le confirme dans son livre Un Homme disparaît, l’affaire JPK :

« L’esprit de Jean-Pascal Couraud est toujours bien vivant. » 

Amélie David avec J-B Calvas

Retrouvez le reportage complet sur les 20 ans de la disparition de JPK dans le journal ce soir sur TNTV à partir de 18 heures
 

Dominique Morvan, secrétaire du comité de soutien

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