Itinéraire d’un enfant de Tubuai

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Publié le 24/08/2016 à 16:43 - Mise à jour le 24/08/2016 à 16:43

La venue d’Edouard Tihoni, ce matin au Collège du Taaone avait un but bien précis. Faire part de son expérience à des jeunes qui bientôt se verront confrontés à un cruel dilemme. Poursuivre des études hors de Polynésie ou, dès la sortie du collège, chercher du travail.

« L’objet de mon intervention, outre de leur faire part de mon expérience, était de les motiver, de leur montrer que quand on veut, on peut. Qu’il puisse se rapprocher de leur rêve. Aujourd’hui, je me suis rapproché du mien. Je vois où je suis, d’où je viens et j’aimerais qu’ils fassent de même. Qu’ils aient confiance en eux ».

Edouard se retrouve dans ses élèves. Il était comme eux. Dissipé, plein de vie et sans idée sur son avenir. « Je leur ai dit que j’étais comme eux. Plus jeune, je n’écoutais pas mes parents, puis il y a eu un déclic ». Ce déclic, quel qu’il soit, a poussé Edouard à travailler. A être assidu aux cours et surtout en vouloir.

Edouard a démontré qu’il en voulait. Issu d’une famille modeste et nombreuse de Tubuai. Il quitte son île pour entrer au collège Taaone. Il obtient le BAC PRO, puis quitte à 20 ans le fenua pour la métropole, pour intégrer une classe préparatoire. Après avoir validé ses trois années de prépa, il présente sa candidature pour intégrer une école d’ingénieur à Lyon. Les places sont chères. Deux pour 76 candidats. Edouard en conquiert une. Il intégrera l’école d’ingénieur dès septembre.

Le Rotary en Polynésie l’a beaucoup aidé moralement et financièrement. « Quand je les ai contacté et exposé mon projet, ils m’ont pris sous leur aile et ont contacté le rotary de Montceau-les-mines où j’étais en prépa. Ceux-ci m’ont beaucoup aidé. ils m’ont facilité la vie pour un tas de choses. Je les remercie vraiment. »

Son projet… A court terme, obtenir son diplôme d’ingénieur et à long terme… Revenir travailler à Tahiti en tant qu’ingénieur en aéronautique. En attendant que son projet se réalise, il repartira jeudi prochain pour la France pour trois années d’étude en ingénierie. Il a hâte d’y être car, « avec la prépa que j’ai faite, cela m’a donné envie d’apprendre davantage ».

Aux élèves qui pensent que ce n’est pas évident de quitter son île, sa famille, ses amis pour aller en France. Edouard répond « C’est dur. J’avoue que ca a été dur, mais c’est faisable ». Quand le vague à l’âme le prenait, Edouard se plongeait à corps perdu dans ses études. « Cela me permettait de ne plus penser à ma famille et de ne pas voir le temps passer. »

Le message qu’il aimerait passer aux jeunes : « Si vous voulez vraiment le faire, allez-y. Ne vous inquiétez pas. Mon souhait c’est que beaucoup de jeunes partent faire des études et reviennent après pour développer notre pays. Il y a plein de choses à faire ici ».
Son message est t-il passé auprès des jeunes, l’avenir nous le dira. La distance, l’éloignement sont toujours un frein pour beaucoup de jeunes polynésiens qui rechignent à quitter le cocon familial et leur île pour poursuivre des études.
 

Rédaction Web avec Maite Mai
 

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