« Il nous arrive que depuis plusieurs mois, plusieurs années même, nous ne sommes pas intégralement payés des factures que nous déposons », explique Pascale Carrere Debat, infirmière libérale à Faa’a.
Ils ont fait 3 ans d’études, ont un diplôme en poche, et des journées de travail qui commencent parfois à 3 heures du matin. Les infirmiers libéraux ne savent pourtant plus aujourd’hui comment payer leurs courses, leurs factures… « Moi, là, je n’ai pas été payée depuis le 12 mars », raconte Pascale. « Je vis à crédit. J’ai tapé dans mes économies. Je n’ai plus d’économie actuellement. J’ai vidé tous mes comptes bancaires, tout ce que je réservais pour la retraite. J’ai tout liquidé. Je n’ai plus rien. »
Pourtant, les infirmiers continuent de travailler. « On a, théoriquement, de l’argent à notre banque CPS. La CPS est devenue notre banque. Et ça, ce n’est plus possible », s’exclame l’infirmière. « La dernière fois que je suis allée à la CPS en disant que ce n’était plus possible, la dame m’a répondu : « mais qu’est-ce que tu veux que je te dise ? On n’a pas d’argent, on n’a pas d’argent. On ne va pas l’inventer ? » Comment est-ce qu’on peut nous répondre des choses comme ça ? », demande Pascale.
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Ce jeudi, la présidence a souhaité réagir dans un communiqué. Elle attribue les retards de paiement aux « difficultés en matière de financement de la protection sociale ».
« Suite à la signature de la convention État/Pays, l’État abonde en 2015 le budget du RSPF d’un montant de 1,4 milliard Fcfp. Cet apport va contribuer à la rémunération des professionnels libéraux dans des délais plus acceptables », rassure le gouvernement.
La présidence annonce que le ministère de la Santé a donné des instructions à la CPS. La Caisse devra « résorber dans les 10 jours, les retards générés par la grève du mois dernier » et « privilégier dorénavant le règlement des honoraires des professionnels dont la part de la patientèle relevant du RSPF dépasse celle de la moyenne de la profession ».
Concernant la menace d’une suspension d’activité dès dimanche, la présidence prévient les infirmiers libéraux : « nous savons qu’ils n’enfreindront pas à leurs devoirs déontologiques d’assurer les soins aux patients qui le nécessitent. En effet, la réglementation précise les motifs de refus de soins. Les critères financiers n’en font pas partie ».
Le communiqué de la présidence :