Incendie à Mamao : un couple de sinistrés témoigne

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C’est à l’origine un accident de la vie courante qui s’est transformé en un violent incendie… Une des familles victime des flammes, lundi, quartier Mama’o, a accepté de témoigner. C’est dans leur maison que le feu a pris. Toujours sous le choc, elle est aujourd’hui hébergée. Un très bel élan de solidarité s’est d’ailleurs rapidement mis en place.

Publié le 10/06/2020 à 15:18 - Mise à jour le 10/06/2020 à 15:27

C’est à l’origine un accident de la vie courante qui s’est transformé en un violent incendie… Une des familles victime des flammes, lundi, quartier Mama’o, a accepté de témoigner. C’est dans leur maison que le feu a pris. Toujours sous le choc, elle est aujourd’hui hébergée. Un très bel élan de solidarité s’est d’ailleurs rapidement mis en place.

Lundi 8 juin, vers 9 heures, 3 maisons ont été brûlées dans le quartier prioritaire de Apahere à Mamao. « Je me suis réveillée, et je ne suis pas allée vers la cuisine, mais je suis directement sortie pour petit-déjeuner avec une tante à moi qui était déjà dehors, avec ma petite. Et une autre tatie m’a suivie. Je me suis assise et j’ai pris le petit-déjeuner comme d’habitude » nous explique une jeune femme, qui vivait dans la maison avec son conjoint et leurs deux enfants.

« C’est toute une vie qui est partie en fumée »

Soudain, une cousine l’informe qu’il y a un incendie chez elle. « Je me suis retournée, et c’est là que j’ai vu que ça venait de chez moi. Tout ce que j’avais en tête, c’était de courir et d’aller éteindre le feu, mais je ne pouvais pas, car je suis enceinte. Ma tante m’a dit qu’elle avait oublié d’éteindre le feu car il y avait une friteuse, ou quelque chose comme ça, sur le feu. J’ai paniqué, cela m’a fait un choc. Et tout d’un coup, ça s’est enflammé. Cela m’a traumatisé. C’était une maison familiale. Ce qui me fait le plus mal, c’est ce qu’on a construit dans cette maison. On y a construit notre petite famille… ça m’a cassée. Je sais que c’est un accident, mais pour moi, c’est toute une vie qui est partie en fumée ». Un épisode d’autant plus douloureux pour son conjoint, fils unique qui avait grandi dans cette propriété, et ayant perdu sa maman il y a un peu plus de 6 ans : « c’était le seul souvenir de sa maman, car cette maison lui appartenait ». Heureusement, au moment du drame, il n’y avait personne dans la maison.

Poussé par le vent, le feu a ensuite atteint l’étage de la maison qui jouxtait l’habitation, avant d’atteindre une troisième maison.

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Heureusement, la famille a pu bénéficier d’un élan de solidarité de plusieurs quartiers et de résidences aux alentours : « Les quartiers sont soudés, ils sont là pour nous. Les familles s’entraident. Je pensais avoir tout perdu, et quand j’ai vu que tout le monde était là pour nous. J’étais bien accueillie. (…) Il faut garder espoir, même si ce n’est pas facile ».

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Son conjoint en CAES, est encore bouleversé. Il travaillait au moment du drame : « Quand on m’a dit que c’était ma maison, j’ai couru pour voir si ma femme et mes enfants n’étaient pas en danger. Je ne voyais que les flammes. J’ai cru que c’était fini, que j’avais perdu ma famille. J’étais même prêt à sauter dans le feu, jusqu’à ce que la voisine me dise qu’ils étaient avec eux ».

L’homme essaie aujourd’hui de garder espoir en l’avenir : « C’est un mal pour un bien. C’est vrai qu’on a perdu toute une vie, mais on va reconstruire ensemble notre vie, une nouvelle maison pour nos enfants. (…) Il ne faut pas baisser les bras, toujours aller de l’avant, et laisser le passé derrière ». Le sinistré est également ému de tous les dons que sa petite famille a reçu : « Je remercie tous ces gens ».

« Je n’ai pas de moyens pour les remercier, j’ai juste mon grand cœur à leur offrir au cas où »

Et la famille a l’intention de tout reconstruire, car elle souhaite rentrer chez elle. Elle compte sur la solidarité familiale et l’aide de l’OPH : « En ces temps de crise, j’ai besoin d’aide, car avec le salaire que j’ai, je ne pourrai pas aller loin. (…) Et il n’est pas question pour moi d’aller vivre ailleurs » confie le père de famille.

Si la solidarité de tous a surtout permis la récolte de dons en vêtements, les familles sinistrées ont besoin de vous pour des dons alimentaires mais aussi en équipements ménagers (ustensiles de cuisine, électroménager…).

Un appel est lancé à la population. Vous pouvez déposer les dons à la maison de quartier de Mama’o située derrière le centre d’hygiène dentaire qui jouxte l’ancien hôpital Mama’o.

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