Inauguration du centre Ciguaprod à Paea

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Dans le cadre des 70 ans de l’institut Louis Malardé, les autorités du Pays et de l’État ont inauguré ce matin le centre Ciguaprod à Paea. Ce laboratoire bénéficie d’un financement du contrat de projets à hauteur de 250 millions de Fcfp. Il vise à produire à grande échelle des micro-algues et ciguatoxines qui sont très demandées par les laboratoires de recherche dans le monde.

Publié le 26/09/2019 à 16:28 - Mise à jour le 26/09/2019 à 17:33

Dans le cadre des 70 ans de l’institut Louis Malardé, les autorités du Pays et de l’État ont inauguré ce matin le centre Ciguaprod à Paea. Ce laboratoire bénéficie d’un financement du contrat de projets à hauteur de 250 millions de Fcfp. Il vise à produire à grande échelle des micro-algues et ciguatoxines qui sont très demandées par les laboratoires de recherche dans le monde.

Le laboratoire Ciguaprod, qui bénéficie d’un financement du Contrat de projets, vise à produire à grande échelle des micro-algues et ciguatoxines, sources de composés bioactifs susceptibles de trouver des applications en recherche biomédicale et neuropharmacologique. Il permettra de valoriser la biodiversité des lagons polynésiens ainsi que le savoir-faire inédit du laboratoire des biotoxines marines de l’ILM, fruit de cinq décennies de recherche.

Lors de cette cérémonie, organisée le 26 septembre, soit la date anniversaire pour les 70 ans de l’Institut Louis Malardé, Suzanne Chanteau et Eliane Chungue ont été distinguées dans l’ordre de Tahiti Nui. Ces deux chercheuses polynésiennes ont mené une brillante carrière à l’Institut Malardé, puis au sein de l’Institut Pasteur, consacrant leurs recherches aux maladies qui étaient souvent négligées (filariose, dengue, lèpre, ciguatera) et contribuant à des avancées scientifiques majeures.

Suzanne Chanteau a été distinguée de l’ordre de Tahiti Nui. (Crédit photo : Présidence de la Polynésie française)
Eliane Chungue a été distinguée de l’ordre de Tahiti Nui. (Crédit photo : Présidence de la Polynésie française)

Un hommage a aussi été rendu à William Albert Robinson, homme passionné et généreux, qui a investi son énergie et sa fortune personnelle dans son projet de création d’un centre de recherche sur la filariose en Polynésie française, devenu par la suite l’Institut Louis Malardé. Son nom sera ainsi donné au centre polynésien de recherche de Paea.

(Crédit photo : Présidence de la Polynésie française)
(Crédit photo : Présidence de la Polynésie française)

Par ailleurs, également financé au titre du Contrat de projets 2015-2020, le centre Innoventomo permettra, à terme, la mise en œuvre de stratégies de lutte contre les moustiques innovantes, et de grande ampleur, au niveau des communes et d’îles entières. Il renforcera la capacité du Pays en matière de surveillance et de lutte contre les moustiques vecteurs de maladies infectieuses à risque épidémique.

Le projet Innoventomo comprend la rénovation du laboratoire de recherche en entomologie médicale (440 m2) ainsi que la construction d’une extension de 636 m2 et d’une serre expérimentale de 211 m2. Ce complexe sera dédié à la production de moustiques mâles stérilisants en masse pour la conduite d’opérations de lutte anti-vectorielle (LAV) d’envergure. En l’absence de traitements spécifiques ou de vaccins, la LAV reste le seul moyen pour prévenir et limiter les épidémies à transmission vectorielle (dengue, zika, chikungunya). Ces raisons ont incité la communauté scientifique internationale à développer des stratégies de lutte innovantes, plus efficaces, plus respectueuses de l’environnement et donc plus durables.

(Crédit photo : Haut-commissariat de la République en Polynésie française)

Le laboratoire de recherche en entomologie médicale de l’Institut Louis Malardé s’est investi, au travers d’études-pilotes menées dans le cadre de partenariats public/privé, dans la production de moustiques mâles stériles dont les lâchers réguliers dans les zones infestées permettent de réduire drastiquement la nuisance et donc le risque d’exposition à des piqures de moustiques potentiellement infectieuses. Les travaux réalisés à Tetiaroa depuis 2015, et ceux initiés à Taha’a depuis 2018, démontrent le potentiel de ces techniques de LAV innovante qui pourront, dès 2020, être étendues à l’échelle de commune ou d’île.

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