La crue soudaine de la rivière dans le quartier Amoe, lundi matin, a fait vivre un cauchemar éveillé aux habitants, dont Raquel Tetuanui, une mère de famille encore très marquée par les évènements de la veille.
« On est allé se protéger dans la chambre avec mon mari (…) Il m’a mise en sécurité sur le lit. Mais je voyais l’eau monter de toutes parts. Je voyais ma voiture qui flottait. On était impuissant. Quand je suis descendue du lit, l’eau m’arrivait presque aux oreilles. C’était affreux. Je ne souhaite à personne ce qui nous est arrivé. On est là depuis 1978. Tout est parti. En une demi-heure, on n’avait plus rien », témoigne-t-elle, la voix entrecoupée de sanglots.
Un sinistre d’autant plus dur à accepter que cette dernière venait de perdre sa petite sœur dont les funérailles se tenaient le jour même. « Tout est à refaire. Tout est cassé. Il n’y a plus rien », souffle-t-elle, dépitée.
– PUBLICITE –
Mais dans leur malheur, les habitants ont pu compter sur le soutien d’un très grand nombre de personnes. Des proches, mais aussi des anonymes, venus aider spontanément ou apporter des dons après avoir vu l’appel lancé par la mairie de Mahina sur ses réseaux sociaux.
Ce mardi matin, Kris Teaotea était de ceux-ci. L’homme a gracieusement fourni un réfrigérateur à une famille dans le besoin. « Dès qu’on a vu ce qu’il s’était passé, on s’est dit qu’il fallait réagir. Cela aurait pu être nous. On a ça dans notre culture : s’entraider. Cela fait plaisir d’aider son prochain », dit-il humblement.
Cette générosité a touché les sinistrés. « Il y avait des gens jusqu’à 20 heures ou 21 heures pour nous aider à nettoyer. Vous avez vu le résultat. Aujourd’hui, ce qui nous reste à nettoyer, c’est petit. C’est très important la solidarité (…) Quand il y a une catastrophe comme ça, on est tous famille (…) Ça fait du bien au cœur », sourit Philippe Faua, un autre habitant.
« Il y avait des gens qu’on ne connaissait pas. Ils venaient de partout », ajoute Raquel Tetuanui, « certains sont venus avec des repas pour nourrir ceux qui ont travaillé (…) Merci à toutes ces personnes, au maire et aux différents services. Je ne sais pas comment les remercier. Que Dieu les bénisse. On va se reconstruire, mais ce n’est pas évident ».
Les élus municipaux ont, eux aussi, « eu la surprise » de constater « beaucoup d’initiatives de la population et même des commerçants ». « Nous récupérons l’ensemble des dons au Service social de la commune. Pour l’instant, on les stocke de façon à organiser la redistribution », explique Maono Poaru, adjoint au maire de Mahina.
Des équipes de la commune, accompagnées d’agents de la Direction des solidarités et de la famille, s’afférent actuellement à recenser les sinistrés et à évaluer leurs besoins.