Moorea – Ils disent « non » aux grands projets immobiliers

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Les organisateurs de la manifestation ne s’attendaient pas forcément à une telle affluence. Plus de 2 000 personnes ont convergé vers la plage de Temae pour témoigner de leur attachement à ce lieu prisé des familles polynésiennes mais également des touristes. Une cérémonie réunissant de nombreuses associations sportives et culturelles a permis de faire passer un message d’unité contre les grands projets immobiliers.

Publié le 13/11/2021 à 23:01 - Mise à jour le 15/11/2021 à 14:06

Les organisateurs de la manifestation ne s’attendaient pas forcément à une telle affluence. Plus de 2 000 personnes ont convergé vers la plage de Temae pour témoigner de leur attachement à ce lieu prisé des familles polynésiennes mais également des touristes. Une cérémonie réunissant de nombreuses associations sportives et culturelles a permis de faire passer un message d’unité contre les grands projets immobiliers.

Si pour certains ce littoral est annonciateur de bonnes affaires, pour les 2 000 personnes présentes ce samedi matin sur la plage publique de Temae, la bande de terre de trois hectares est bien plus. Plébiscitée par les touristes mais aussi et surtout par les familles de Moorea depuis des décennies, cette plage doit, selon ses anges gardiens dont fait partie Rahiti Buchin, rester ouverte au public : « Nous sommes contre la privatisation de cet espace public que nos anciens politiques ont eu la lucidité de garder pour la population. Tous les jours, des gens profitent de cet endroit. C’est un lieu où il y a aussi de l’économie puisqu’il y a plusieurs personnes qui exploitent cet endroit. C’est tout ce qu’on demande, qu’on laisse libre cet endroit que la population puisse venir tous les jours, les week-end et ainsi de suite.« 

Fleuron du tourisme en Polynésie, Moorea fait l’objet depuis des années de spéculations foncières, rendant quasiment impossible l’accès au logement pour les natifs de l’île : « Se loger c’est de plus en plus cher. Ce que la CASCEM (Collectif d’Associations Sportives, Culturelles et Environnementales de Moorea) avait prédit on le vit actuellement. On vit complètement actuellement la spéculation foncière. Sur Pae tou on a actuellement 2000 m² à 119 millions. On avait prédit avec tout ces projets qu’on allait retirer du droit à la population. On va nous retirer bientôt le droit de pouvoir se baigner ici à Temae. »

Non opposés au projet hôtelier envisagé par le groupe Wane, les protagonistes de ce rassemblement souhaitent uniquement y être associé pour préserver leur environnement. Les discussions entre les parties sont actuellement au point mort, et les ultimatums commencent à tomber.

Pour montrer leur détermination, les organisateurs ont souhaité organiser une grande cérémonie. Les districts de l’île ont pu s’exprimer pour partager leur attachement à ce site. Un « pou tapu » a d’ailleurs été installé sur la plage pour symboliser cette union contre la privatisation de ce lieu. Reste à savoir comment remettre l’ensemble des parties autour de la table des négociations pour que les futures générations puissent elles aussi profiter de ce lieu majestueux.

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