« La pace sia con voi » (« Que la paix soit avec vous »). Tels ont été les premiers mots du nouveau pape Léon XIV, élu ce jeudi au Vatican. C’est le cardinal « protodiacre », le Français Dominique Mamberti, qui a prononcé la célèbre formule « Habemus papam » (« nous avons un pape ») et a présenté le successeur de François, décédé le 21 avril à 88 ans.
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Des mots qui résonnent jusqu’au fenua, où la communauté catholique représente environ 40% de la population. « Il a souhaité la paix, non pas simplement aux catholiques, mais au monde entier, à la terre entière. Il se situe en pleine situation où le monde est profondément fragilisé par les guerres, les conflits, les divisions, note l’archevêque de Papeete, Monseigneur Jean-Pierre Cottenceau. Il veut se situer également en pape qui conduit l’Église à la rencontre. C’est un de ses points d’assistance. Rencontre des gens, aller à la rencontre notamment de ceux qui souffrent, de ceux qui sont mis de côté, de tous ceux qui ne comptent pour rien dans la société » .
Fait notable, Léon XIV est le premier pape américain. Si Donald Trump s’en est félicité sur son réseau Truth, les points communs avec le président étasunien s’arrêtent là. « Là, je pense qu’il va avoir des problèmes avec Donald Trump par rapport aux migrants. Parce que lui, il a choisi son camp. Il est du côté de l’accueil, de l’ouverture » , poursuit Monseigneur Cottenceau.
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Car le pape a également longuement salué son prédécesseur. Preuve qu’il ne marquerait pas de rupture avec l’ancienne papauté, selon le père Abraham Meitai. « Il va insister sur l’unité, l’unité de l’Église, l’unité dans la diversité. Il va travailler beaucoup pour le service des pauvres, l’option fondamentale des pauvres. Je pense qu’il a une ouverture aussi vers les grandes religions, comme le pape François l’a toujours fait. Il a eu des relations très fraternelles avec l’islam, le judaïsme, l’orthodoxe. On voit quand même que c’est un pape qui va continuer sur le chemin tracé déjà par son prédécesseur » , assure-t-il.
Natif de Chicago et proche collaborateur du pape François, le nouveau souverain pontife est plutôt jeune – il est âgé de 69 ans. Discret et réservé, il a notamment la réputation d’être un modéré capable de concilier des points de vue divergents.
« Ce qui m’a frappé, personnellement, dans le parcours de notre pape, c’est qu’il est missionnaire, rappelle le Père Denis. Quand on regarde sa biographie, il est religieux de Saint Augustin, il a été prêtre longtemps au Pérou, il a été évêque au Pérou et, en même temps, il a été longtemps en charge comme prêtre à Rome, dans le cadre de son ordre, avec des responsabilités importantes pour tout son ordre, et aussi comme évêque et comme cardinal, en très peu de temps » .

Son accession à la papauté est l’aboutissement d’un parcours discret. « Il était inconnu des gens en commun, mais je pense que c’est une figure qui a été, dans l’Esprit-Saint, choisie parce que, très rapidement, il est devenu cardinal, cardinal évêque, ce qui est un poste important. Normalement, on ne tient qu’à la fin de son service auprès du Saint-Siège. Et lui, cardinal en 2023, diacre, chef de Dicaster, et en 2024, cardinal évêque, c’est dire toute la confiance que le pape François lui a accordée » , conclut le Père Denis.
En cette année de jubilé célébré tous les 25 ans, une délégation de 18 prêtres polynésiens se préparent à un pèlerinage à Rome en fin d’année. Ils espèrent ainsi aller à la rencontre du Saint-Père.