Ice : des groupes de parole pour aider les familles à s’en sortir

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L'association Luttons contre l'ice souhaite mettre en place des groupes de parole pour aider les familles à s'en sortir. Hiti Mennesson, le président de l'association, et Tautiti Babault, médiatrice familiale, étaient nos invités en plateau vendredi soir pour en parler.

Publié le 11/07/2020 à 11:59 - Mise à jour le 11/07/2020 à 16:51

L'association Luttons contre l'ice souhaite mettre en place des groupes de parole pour aider les familles à s'en sortir. Hiti Mennesson, le président de l'association, et Tautiti Babault, médiatrice familiale, étaient nos invités en plateau vendredi soir pour en parler.

L’association Luttons contre l’ice a été créée récemment. Vous avez remarqué qu’il y avait un réel souci par rapport à la lutte contre l’ice. On le voit chaque semaine au tribunal : des enquêtes qui aboutissent à l’arrestation et à la condamnation de plusieurs personnes, mais ça n’en finit pas. Pour vous il y aurait d’autres moyens ?
Tautiti Badault : « Oui, lors d’une conférence, je suis allée voir Hiti et proposé de pourquoi pas créer des groupes de parole qui viennent en soutien aux familles des personnes qui sont consommatrices d’ice. »

La difficulté aujourd’hui est déjà d’avoir la confiance de ces personnes. Certaines sont encore dans la consommation d’ice, d’autres sont des repentis. Comment vous les approchez pour pouvoir organiser ces groupes de parole ?
Tautiti Babault : « On vient juste de commencer. Ça fait à peine deux semaines qu’on a mis l’annonce sur le groupe Facebook. C’est vrai qu’on a eu beaucoup d’appels de membres de familles qui étaient assez perdus et désespérés. Mais après, la démarche de venir en groupe de parole, c’est encore compliqué, c’est encore difficile. On va essayer d’y aller petit à petit, mais on sait bien que ça va être long et difficile. »

Hiti Mennesson, on connaît votre engagement auprès des jeunes et des détenus. Aujourd’hui c’est un véritable fléau qui ne peut pas être combattu uniquement par les autorités policières ou de justice, il faut que tout un chacun lutte contre ce fléau ?
Hiti Mennesson : « Je pense que, tout un chacun, on a un travail à faire. Et c’est par des petits pas que l’on peut réussir à avoir de grands résultats. En commençant par sa famille, son quartier, sa commune. Le tout c’est qu’il ne faut pas juger les gens. Il faut arrêter de juger ces personnes parce qu’elles ont besoin d’aide. »

Qu’est-ce qui incite de plus en plus de jeunes aujourd’hui à consommer cette drogue ?
Hiti Mennesson : « Dans un monde de surconsommation des écrans dans lequel nous vivons aujourd’hui, c’est normal que les jeunes ont une perte de confiance en soi. Qu’est-ce qui fait que nos jeunes consomment ça ? D’un, c’est fun ; de deux, Tahiti est connue pour faire la fête. L’ice est une drogue festive, c’est une drogue aussi qui se fume comme le cannabis, donc finalement il n’y a pas de très grandes différences quand on ne connaît pas les effets qu’il y a derrière, et on va se dire : pourquoi pas essayer ? »

Justement les conséquences sont désastreuses, on voit des familles détruites, des enfants livrés à eux-mêmes avec les deux parents qui consomment. Aujourd’hui c’est véritablement la société polynésienne qui est en péril à cause de ce fléau…
Tautiti Babault : « Nous, à notre échelle, parce que nous ne sommes pas des médecins, les médiateurs ne sont pas des médecins, par les techniques de médiation on va tenter de ramener des relations dans les familles, en tout cas un soutien et un espace de parole pour que les familles puissent venir se confier et se soutenir peut-être. »

Vous avez mis en place une page Facebook où les personnes peuvent vous rejoindre ?
Tautiti Babault : « Oui, ils peuvent me contacter en MP bien sûr, parce que tout doit rester confidentiel et moi je tenterai de les accueillir du mieux que je pourrais. »

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