Hubert Haddad à nouveau chez le juge d’instruction

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Publié le 11/07/2016 à 10:20 - Mise à jour le 11/07/2016 à 10:20

Ce mardi matin, Hubert Haddad avait de nouveau rendez-vous chez le juge d’instruction Laurent Mayer au tribunal de Papeete. Mis en examen dans l’affaire de la société d’économie mixte Société Environnement Polynésien (SEP), l’homme d’affaires était accompagné de son avocat Benoit Bouyssie. Egalement présent à l’audition, l’ex-directeur général de la SEP, Karl Meuel ainsi que Michel Yonker qui était à l’époque des faits le bras droit de Haddad.

Le 20 juin dernier, Laurent Mayer avait mis en examen Hubert Haddad pour corruption active et l’avait placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire, moyennant une caution de cinq millions de Fcfp. Yonker et Meuel  sont aussi mis en examen depuis plusieurs années dans ce dossier  pour « complicité de corruption passive » et  « détournement de fonds par personne chargée d’une mission de service public ». L’homme d’affaires Dominique Auroy (qui n’était pas convoqué ce mardi) est également mis en examen dans ce dossier pour recel de détournement de fonds publics.

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L’audition de ce mardi matin avait pour but, à l’origine, de confronter les trois convoqués à un témoin clé. Mais celui-ci ne s’est pas déplacé. Le juge a tout de même, pendant plus de quatre heure, repassé en détail toutes les opérations frauduleuses du dossier. « Karl Meuel est la cheville ouvrière de cette affaire confie une source proche de l’enquête. En résumé il confondait la caisse de la SEP avec la sienne ! » Une affaire à laquelle la justice s’intéresse, depuis 2011. Hubert Haddad est notamment soupçonné d’avoir versé des sommes d’argent au directeur général de la société moyennant des contrats en faveur de ses sociétés.

C’est un rapport de la Chambre territoriale des comptes de 2010 qui avait déclenché l’enquête. « Les contrats passés avec les sociétés du groupe 2H, d’autres sociétés d’Hubert Haddad et ECR, appartenant à des membres de sa famille, ont été de plus en plus nombreux, au point de représenter en moyenne la moitié des investissements en communication de la SEP sur la période 2001-2008″, dénonçait le rapport qui précisait : « Entre 2003 et 2008, les montants facturés à la SEP par le groupe 2H et d’autres sociétés proches de Hubert Haddad ont été multipliés par près de 7 alors que, dans le même temps, les sommes dépensées au titre des campagnes d’information et de sensibilisation au tri sélectif n’ont été multipliées que par 4 ».

Pour étayer ses soupçons, le rapport de la CTC pointait également le train de vie du directeur de la SEP. « Un examen plus approfondi fait apparaître un train de vie du directeur général qui tranche avec la situation financière de la société. Le directeur général a ainsi fréquenté des hôtels dispendieux à Paris, Lyon, Sydney ou Los Angeles, en ayant une forte propension à faire appel au room service et au service de blanchisserie de ces établissements, au point que parfois ces frais étaient supérieurs au prix de la chambre seule. D’autres dépenses au cours de ces déplacements ou à Tahiti semblent n’avoir pas de rapport avec le fonctionnement d’une société en charge du traitement des déchets. »

Quant à Dominique Auroy il est soupçonné d’avoir revendu du matériel rouillé de son ancienne usine de Tamaraa Nui à la SEP pour 35 millions et d’avoir rétrocédé 15 millions de cette somme en liquide à Karl Meuel afin de lui permettre de combler des trous dans la trésorerie de la SEP. 

A la sortie du bureau du juge d’instruction, ce mardi matin, Hubert Haddad s’est refusé de commenter ce nouveau rendez-vous judiciaire : « Je ne parle qu’aux magistrats » nous a-t-il simplement lâché.
Selon nos informations, la défense de l’homme d’affaires repose sur une confusion entre lui et un autre intervenant qui serait à l’origine des faits incriminés.

 

BP

 

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